Mini Transat

Traditionnellement depuis la première édition – même lorsqu’elle était organisée par les Britanniques entre 1977 et 1983 -, la France est toujours la nation la plus représentée sur la Mini Transat, et les étrangers comptent pour 20 à 30% des effectifs. Cette 24e édition ne déroge pas à la règle avec 63 tricolores et 27 internationaux. Si les Espagnols et les Italiens sont en force, l’Argentine, l’Autriche, la Belgique, le Brésil, le Canada, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon, Luxembourg, la Pologne, la Slovénie, la Suisse, l’Uruguay et, pour la première fois, le Venezuela, font partie des rangs, confirmant ainsi que l’épreuve reste, et de loin, la course en solitaire au large la plus cosmopolite.

 

Depuis toujours, la Mini Transat est une épreuve très internationale. A chaque édition depuis sa création, avant même que le Britannique Bob Salmon passe le relais de l’organisation au journaliste français Jean-Luc Garnier et que le départ soit donné en France, les tricolores ont été majoritaires, mais les étrangers ont, eux, toujours été grandement représentés. Preuve d’un succès toujours grandissant au-delà de nos frontières : 17 nations sont engagées dans la course cette année. C’est mieux qu’il y a deux ans (14). C’est même un record. Comment les uns et les autres, ont-ils eu envie de venir faire la course ? Pourquoi ont-ils eu le souhait de s’élancer à travers l’Atlantique alors que cet océan n’est absolument pas leur « jardin ». Les raisons sont diverses.

Sur les réseaux sociaux

En premier lieu, force est de constater que Facebook, Instagram, Twitter, Tiktok sont de formidables vecteurs de communication pour promouvoir la course au-delà des frontières. « Chez moi, en Uruguay, c’est le foot, le foot et le foot. Tous les moyens, publics et privés sont donnés à ce sport. Le reste n’a que très peu de place. La voile, et plus encore la course au large, sont largement méconnues. L’une des principales raisons, malgré l’ouverture que mon pays peut avoir sur la mer avec ses 660 kilomètres de côte, est qu’il n’y a que très peu de ports et que ceux-ci sont avant tout des structures dédiées au commerce plutôt qu’à la plaisance », détaille Federico Waksman, (1019 – Repremar – Shipping Agency Uruagay) qui a, pour sa part, découvert la Mini Transat au moment où il s’est installé à Barcelone pour des raisons professionnelles, il y a sept ans. « Avant ça, je n’avais jamais entendu parler de la course mais dès que je l’ai découverte, j’ai été instantanément séduit et j’ai eu envie de la faire », relate le sud-américain qui avait été le premier Uruguayen à prendre part à la compétition il y deux ans, et qui pourrait bien, cette fois, devenir le premier représentant de son pays à inscrire son nom au palmarès de l’épreuve. Une épreuve que, pour l’heure, seuls six marins étrangers sont parvenus à remporter, catégories Proto et en Série confondues : l’Américain Norton Smith en 1979, le Belge Laurent Vancutsem en 1993, le Suisse Yvan Bourgnon en 1995, le Belge Peter Laureyssens en 2005, le Portugais Francesco Lobato en 2009 puis l’Italien Ambrogio Beccaria en 2019.

Un défi logistique  

S’entraîner et progresser en Mini 6.50 reste naturellement compliqué pour certains qui sont alors contraints de s’organiser logistiquement et de quitter leur pays, pour s’établir en France afin de profiter d’installations, de prestations et de stages d’entraînement mis en place par des Pôles spécialisés comme ceux de La Rochelle, Lorient, Concarneau, La Turballe, Les Sables d’Olonne, La Trinité-sur-Mer, Douarnenez ou encore Roscoff, mais aussi en Italie (Gênes) ou encore en Espagne (Barcelone). Parmi eux, on peut citer le Polonais Witold Malecki (1071 – Prodata). « Pour ma part, j’ai choisi de me préparer au Pôle Mini de la FNOB (Fundacion Navigacion Oceanica Barcelona, structure créée en 2019 par Anna Corbella, Aleix Gelabert et Gerard Marin) car c’est ce qu’il a de plus simple pour moi dans la mesure où il existe un vol direct entre Wroclaw et Barcelone », détaille le skipper, directeur informatique de la société Prodata basée dans la voïvodie de Grande-Pologne, qui jongle entre sa vie professionnelle et son projet et relève, dans le même temps, un vrai défi logistique presque au quotidien depuis deux ans. « Il n’a que trois Mini 6.50 sur l’ensemble du territoire en Pologne mais la course jouit malgré tout une certaine notoriété. Tous ceux qui pratiquent la course au large la connaissent. Beaucoup en rêvent mais trop peu franchissent encore le pas », détaille Vitek. S’il est aujourd’hui le cinquième représentant de son pays à prendre part à l’épreuve en 46 ans – l’un d’entre eux, Kasimierz Jaworski, ayant même terminé deuxième de la toute première édition en 1977 -, d’autres, en revanche, sont pionniers en la matière, à l’image, cette année, de Diego Hervella, le tout premier Vénézuélien à s’engager dans la course. Une course dont l’aura et le succès continuent de s’étendre, encore et toujours.