Mini Transat

La sécurité à bord est un vrai sujet pour les navigateurs, mais aussi pour les équipes restées à terre. Une grande part repose sur la santé des skippers, et sur leur capacité à gérer d’éventuels pépins sanitaires. On a voulu en savoir plus.

Le docteur Philippe Bouillard est le médecin référent de la Boulangère Mini Transat. Il l’a d’ailleurs courue en 2005. Une expérience qui l’aide à mieux appréhender les participants : « je comprends mieux ce qu’ils vivent, sur le plan médical et général. Leurs ressentis, leurs stress, les fatigues, leur façon de s’alimenter, l’inconfort des bateaux. » Des points importants à anticiper pour une course sans accrocs.

Evidemment, lors d’une course en solitaire, s’il se passe quelque chose, on est à la fois le soignant et le soigné. Heureusement, les skippers reçoivent une formation en amont pour pouvoir parer au plus grand nombre d’éventualités. Ils ont aussi une pharmacie de bord bien fournie. « On leur donne une liste de produits sanitaires à acheter pour la course. C’est la même trousse de secours pour le solo, que tu sois en 6m50 ou en 40 pieds. Sauf que sur un 6m50, ça prend plus de place ! » explique Philippe, qui les vérifie en amont. Il rappelle d’ailleurs l’importance d’avoir une pharmacie bien organisée. Un mémento, rédigé par les médecins, accompagne le matériel médical pour faciliter la prise de décision qu’on imagine plus difficile en pleine mer. Et si besoin, les skippers peuvent faire appel au bateau accompagnateur via VHF, qui peut alors les mettre en relation avec le médecin de la course, resté à terre.

Mais alors, quels types de blessures concernent les skippers ? Etonnamment, il y a régulièrement des brûlures. Ceux qui font chauffer de l’eau et qui, avec la gîte, se la renverse bouillante dessus. Certains ont carrément décidé de bannir les repas chauds pour éviter la catastrophe. « Pas de feu à bord, c’est mieux pour le bateau et pour moi. Je bois mon café froid ! » raconte Alpha Eon Diakite, (254-30 jours en mer pour nos héros). Il ajoute d’ailleurs que la pharmacie de bord est très complète, puisqu’elle correspond à peu près à celle qu’il avait à disposition lors de ses missions en Afghanistan, en tant qu’officier de l’armée de terre.

Il faut aussi que les coureurs soient en bonne santé avant le départ. Comme dans toutes les courses encadrées par la Fédération Française de Voile, ils sont tenus de remplir une fiche confidentielle au préalable, éventuellement complétée par des examens médicaux, pour s’en assurer. Philippe veille au grain. « Je me suis occupé de la Mini Transat pendant près de dix ans, et je suis entre autres le médecin coordinateur de Fort Boyard depuis 2005 ». Un médecin qui a donc l’habitude des gros évènements et qui, avec l’organisation, met tout en œuvre pour que les coureurs disputent cette La Boulangère Mini Transat dans les meilleures conditions.