Mini Transat

La course au large peut s’avérer – dans certaines conditions – être un sport extrême d’autant plus quand on navigue en solitaire, comme ce sera le cas pour les 90 skippers qui s’élanceront dimanche sur La Boulangère Mini Transat. Et si certains apprécient la solitude, d’autres la redoute. Une appréhension comme d’autres que tous devront apprivoiser plus ou moins facilement car une chose est certaine : traverser l’atlantique n’a rien d’anodin. Les peurs et les angoisses ne manquent pas et ce n’est pas les skippers qui nous diront le contraire. La preuve …

Village départ de la Boulangère Mini Transat, ambiances skippers, pontons et organisation – Les Sables d’Olonne – ©Vincent Olivaud

« Je n’ai pas peur pour la course en elle-même, même si je sais qu’il y aura des moments flippants. Mais je pense que ce sera des niveaux de peur qui seront sains. » nous confie Peter Gibbons Neff (837-Terminal Leave) qui, après avoir évolué pendant dix ans au sein des marines, connait bien le sujet. Il ajoute d’ailleurs « je suis bien préparé. Ça fait trois ans que je suis sur le projet, j’ai fait plus de trois mille miles avec ce bateau. Il est solide, bien conçu pour le gros temps, alors je pense que le challenge sera surtout tactique, pour être toujours le plus rapide possible. Je suis plus excité qu’inquiet ! ». Le skipper américain est donc confiant contrairement à d’autres. « J’appréhende la mauvaise météo et aussi de casser quelque chose ou encore de finir sur les cailloux. Je connais mal le coin du cap Finisterre alors forcément je me pose des questions » explique Alpha Eon Diakite (254-30 jours en mer pour nos héros). Des peurs très concrètes, tout comme celles de Justin Baradat (1056-Da Gousket). A la question « de quoi as-tu peur ? » sa réponse est sans appel « des orques. Parce qu’on ne sait pas comment réagir. » Pour le reste, comme Peter, il est confiant. Lui aussi fort de son expérience acquise notamment lors de la Les Sables- Les Açores- Les Sables en 2022, il sait que la voile est un sport mécanique où il est très courant d’avoir des avaries. Alors pour éviter les problèmes, mieux vaut les anticiper et acquérir certains réflexes ou certaines habitudes qui peuvent faciliter la vie à bord. « J’ai appris qu’il faut toujours mettre son papier toilette dans des zip-lock. Je me suis fait avoir une fois mais pas deux ! » dit-il en riant.

Et du côté des proches ?
On le sait, c’est toujours plus difficile pour ceux qui restent. Le manque d’abord, et puis la peur aussi peut-être ? Alors comment vit-on cette La Boulangère Mini Transat de la terre ? « On va le suivre sur la carto, comme pour les autres courses. » raconte la copine de Justin. « Mais j’ai confiance en lui, je ne suis pas inquiète. Je suis contente pour lui et j’ai hâte qu’il me raconte en arrivant ! ». En revanche, elle explique aussi se méfier des orques, comme lui. Une peur assez récente finalement, puisque depuis quelques années des attaques d’orques sur des bateaux sont rapportées.
Au final, comme toujours, la Mini Transat s’annonce pleine d’émotions !