Mini Transat

Philippe Berquin – 1039 Audilab

France – 64 ans

Vivre l’aventure avec un grand A : tel est le moteur de Philippe Berquin et aucun défi n’est trop grand pour lui. A son actif : des traversées du Sahara en char à voile puis en speed sail, des rallyes raids en moto parmi lesquels le Rallye de Tunisie ou le Rallye d’Orient, deux traversées de l’Atlantique à la rame et même déjà une Mini Transat, avec, à la clé, une victoire en Série et en duo, avec Hervé Siret, en 1989 ! Pourquoi remettre ça trente-quatre ans après ? « Quand tu as fait la course en double et bien quelque-part tu ne l’as pas faite ! », explique le navigateur qui s’était promis d’y revenir un jour. « On s’attache énormément à ces petits bateaux. Une fois que l’on y a goûté, on est piqué à vie ! Pour ma part, je voyais l’horloge biologique tourner. Il ne fallait pas que je traine trop. D’ailleurs, sur l’eau, je me rends compte qu’avec l’âge, tout est beaucoup plus compliqué qu’avant. Les bateaux sont plus durs et la concurrence de très haut-niveau », relate le Rochelais aujourd’hui installé à Nantes, qui affiche déjà six transats au compteur, dont une réalisée dans le cadre de la Transat AG2R en 1996. « J’avoue avoir réduit mes visées à la baisse. Ce que j’espère avant tout, c’est terminer la course en n’étant pas mécontent de moi. Si j’arrive à laisser quelques jeunes dernière, ce ne sera pas plus mal ! », s’amuse l’ancien cadre de la SNCF, entreprise au sein de laquelle, durant 25 ans, il a notamment été directeur des trains de nuit ou encore directeur de l’établissement TER pour les Pays de la Loire avant de prendre sa retraite il y a deux ans… et de se relancer dans la Mini Transat à la barre d’un Vector 6.50 aux couleurs d’Audilab, réseau d’auto-prothésistes qui l’avait déjà accompagné lors de sa première traversée à la rame en 2018, entre les Canaries et la Martinique. Un réseau qui, qui sait, le suivra peut-être dans son défi suivant : la Transquadra en 2024.

 

Yannick Deschand – 1040 Corto – Voiles sans Frontières

France – 50 ans

Originaire de Boulogne-sur-Mer où il intègre, lors de son entrée en seconde, une section sport-études voile et régate en Moth Europe, Yannick Deschand aime les défis. Ceux-là mêmes qui permettent de faire de nouvelles expériences, de sortir de sa zone de confort mais aussi de découvrir son potentiel et ses limites. Pour preuve, au début des années 2000, il se lance dans la construction d’un dériveur intégral en alu – un bateau de type OVNI. Après trois années de chantier, avec femme et enfants, il s’engage pour un tour de l’Atlantique qui s’étale sur 2007 et 2008. Le projet Mini Transat ? « Il s’est finalement un peu imposé de lui-même », raconte le navigateur par ailleurs ingénieur Telecom chez Orange. De fait, après deux transats en croisière en famille, il rêve désormais de changer de « mode ». « Le but aujourd’hui est de traverser en solitaire et à toute vitesse ! », souligne le skipper, à présent installé à Betton, une commune de Rennes Métropole. Son objectif ? « Arriver en Guadeloupe avec un skipper et un bateau en bon état », détaille le Bretillien que le goût pour l’aventure a déjà amené de Rennes jusqu’à Lisbonne à vélo – « pour aller manger des Pasteis » -, mais aussi trimballé dans l’Atlas Marocain, les Dolomites italiennes ou encore sur les crêtes Madériennes à l’occasion d’ultra-trails. « Ça va être difficile pour moi de rivaliser avec des petits jeunes pleinement consacrés à leur projet depuis deux ans. Si je termine dans la première moitié, ce sera bien », souligne le skipper du Vector 6.50 aux couleurs de Voiles sans Frontières, une association chère à son cœur qui réalise des actions de solidarité et de soutien au développement au profit de populations isolées, uniquement accessibles par voies maritimes et fluviales.

 

Yaël Poupon – 1051 Bihannic – Allentis

France – 23 ans

Sacré champion de France Espoir de Laser 4.7 en 2015, champion de France de Laser Radial Open en 2017 ou encore vice-champion de France de Laser Standard en 2018, Yaël Poupon est un régatier solide, par ailleurs doté d’un vrai sens marin. Et pour cause, lorsqu’il était gamin, il a parcouru pas moins de 30 000 milles à bord du voilier familial à travers l’Atlantique. Un voyage riche, dont il garde naturellement des images marquantes en tête. « A 5 ans, ce n’est pas banal de passer Noël en pleine mer plutôt que d’attendre des cadeaux au pied d’un sapin », note le Brestois qui n’a ensuite jamais cessé de naviguer, multipliant les expériences sur différents supports, du Diam 24 OD au Figaro Bénéteau 3, participant ainsi à deux reprises au Tour Voile (en 2018 puis en 2019 avec l’équipage de West Team), mais aussi à la Solo Guy Cotten, au Tour de Bretagne à la Voile en double avec Victor Le Pape ou encore à la mythique Rolex Fastnet Race. « Cela m’a offert un apprentissage express avec ou face à des marins très affûtés », détaille le navigateur, actuellement en dernière année de Master Eco-conception des polymères et composites à Lorient. Pourquoi la Mini Transat ? « Pour continuer de progresser en course au large et parce que les bateaux sont vraiment sympas », explique le Finistérien, indiscutablement l’un des grands favoris de cette 24e édition après une saison 2023 marquée par des podiums dans la Plastimo Lorient et la Mini en Mai puis une 4e place dans la Mini Fastnet. « J’espère ne pas rencontrer de problèmes techniques qui gâcheraient ma transat et qui m’empêcheraient de pouvoir « matcher » dans le paquet de tête. J’ai fait en sorte de bien préparer le bateau pour éviter ça », détaille le skipper du Maxi 6.50 Bihannic – Allentis qui garde en mémoire l’avarie de tangon qui l’avait privé de performer lors de la Les Sables – Les Açores – Les Sables l’an passé. « Cette fois, j’espère terminer la course sans regrets. Pour moi, le côté compétition est clairement sur le haut de la pile. Comme à chaque départ de course, je pars avec l’objectif de gagner ». C’est dit.

 

Sasha Lanièce – 1053 Dagard

France – 30 ans

Originaire de Garches, en région parisienne, Sasha Lanièce enchaîne avec brio ses études, décrochant ainsi un Master Recherche en biomécanique puis un Doctorat en physique. Une fois tous ses diplômes en poche, avec quelques fourmis dans les jambes, elle s’engage dans un grand voyage de six mois en bateau-stop qui la mènera de l’Europe à l’Afrique en passant par l’océan Pacifique, entre 2018 et 2019. Piquée par le virus du large, avec des images de la Volvo Ocean Race puis de la Route du Rhum plein la tête, elle choisit de s’installer à Saint-Malo à son retour. Sur place, elle commence à régater en Muscadet puis, très vite, découvre le Mini 6.50. « Je voulais continuer à naviguer mais aussi me prouver à moi-même que j’étais capable de naviguer en solo », explique l’Altoséquanaise qui, jusqu’alors, a passé davantage de temps sur les bancs des écoles que sur un bateau. « Ça a été un vrai challenge de tout mettre en place, avec à la fois une approche marketing, budgétaire, technique… ça a aussi une belle occasion d’apprendre l’entreprenariat à travers un projet marrant. Un projet dans lequel je n’ai finalement rien à perdre mais tout à gagner », détaille Sasha qui fait alors l’acquisition d’un Maxi 6.50, quitte son travail d’analyste de données à l’Assemblée Nationale à Paris, et avance ses pions avec une rigueur et une détermination sans faille durant toute sa préparation. « Je ne me fixe pas d’objectif de résultat même si j’aimerais faire une jolie place. Mon but est de finir sans regrets, en me disant que lorsqu’il fallait changer de voile ou matosser, je l’ai fait », termine la navigatrice qui souhaite, en résumé, terminer en étant fière de sa course mais aussi en l’ayant partagé le plus intensément possible avec ses partenaires et tous les gens qui la soutienne dans son challenge. Un essai qu’elle ambtionne d’ores et déjà de transformer avec, dans le viseur, la Transat Jacques Vabre – Normandie Le Havre 2025 puis la Route du Rhum – Destination Guadeloupe en 2016, en Class40.

 

Sylvain Karpinski – 1055 Gusta

Canada – 36 ans

Sylvain Karpinski fait partie de ceux qui ne se laissent pas impressionner par leurs rêves et qui mettent de la conviction dans leurs intentions. De ceux qui ont constamment le goût d’aller voir ailleurs ce qui s’y passe. C’est ainsi que dès l’âge de 15 ans, il décide de quitter sa Suisse natale pour « s’exporter » au Canada. Ainsi qu’il entreprend, un peu plus tard, un voyage de 18 000 kilomètres en solo et à vélo, entre Montréal et Ushuaïa. Ainsi encore qu’il ambitionne de lancer des expéditions à la voile tel que le passage du Nord-Ouest en Arctique. Ce qui l’anime ? La curiosité, le désir de connaître l’inconnu et, bien sûr, la notion d’aventure. « Explorer est un moteur pour moi mais pour mes futurs projets, il faut que j’apprenne à bien maîtriser les bases de la navigation, que je sois totalement autonome en mer », annonce le Lausannois, aujourd’hui installé à Montréal « Il y a deux ans, j’ai franchi le pas. J’ai pris mes premiers cours de voile puis je suis tombé sur des vidéos de Ministes. Celles de Clarisse Crémer mais aussi de plein d’autres et je me suis dit que c’était exactement mon genre de kiff ! », relate Sylvain. Pas facile, cependant, lorsque l’on vit au Québec, d’organiser sa préparation à la transat. « Mon idée originale était de ramener un bateau de France pour m’entraîner au Canada, puis retraverser pour faire la course mais François Jambou, mon coach aujourd’hui, m’a convaincu de baser mon Vector 6.50 à Concarneau et de faire des aller-retours », détaille le skipper de Gusta, par ailleurs le nom de la fabrique de produits végans qu’il a lui-même créée avant de prendre une année sabbatique pour se consacrer à son nouveau challenge. « Le premier but, comme tout le monde, c’est d’arriver à Saint-François en un seul morceau. J’espère évidemment apprendre le plus possible et comme je suis un compétiteur dans l’âme, je serais très content d’aller gratouiller des places et de terminer dans le Top 20 », note le navigateur dont l’un des points forts, assurément, sera le mental.

 

Justin Baradat – 1056 Da Gousket

France – 23 ans

Après un parcours remarqué en voile légère, et notamment en 420, série dans laquelle il décroche une très belle cinquième place lors des championnats du Monde 2017 à Fremantle au côté de Thomas André – comme lui originaire de Brest et passé par la section sport-études du lycée La Pérouse – Kérichen -, Justin Baradat s’envole pour l’Australie une fois son bac en poche. Sur place, il découvre la course au large, mais aussi une autre culture. « En France, on a un goût prononcé pour la navigation en solitaire alors que les anglo-saxons régatent avant tout en équipage », explique le Finistérien qui multiplie alors les courses sur tous types de supports, du First 30 au TP 52. « C’est là que j’ai commencé à toucher aux gros bateaux. Là que j’ai pris goût à la navigation hauturière », relate le marin qui fait son retour en France dans le courant de l’année 2020, puis débute alors une préparation en Nacra 17 au Centre d’Entraînement Méditerranée de La Grande Motte. Celle-ci tourne toutefois au peu court au bout de deux ans. Qu’importe, le rebond est rapide et le projet Mini vite lancé. « Je retrouve aujourd’hui les mêmes sensations qu’en dériveur, notamment au portant. Je m’éclate ! », assure Justin, devenu par ailleurs préparateur de l’Ocean Fifty Viabilis Ocean de Pierre Quiroga au sein de l’écurie BE Racing. « C’est une super école. C’est vraiment très enrichissant », détaille le skipper du Pogo 3 Da Gousket qui revendique ses racines bretonnes et « mange du beurre au gros sel ». Ce qu’il attend de sa transat ? « En premier lieu, la finir. Ensuite, tout dépendra un peu de la météo. Un Top 10, ce serait chouette, monter sur le podium, ça reste l’objectif. Ça va « matcher » fort et ça promet d’être une belle course », termine le navigateur qui redoute, comme beaucoup, les orques qui pourraient chambouler ses plans, mais qui se réjouit d’aller trouver des réponses à certaines questions qu’il se pose logiquement à l’aube de son premier grand saut à travers l’Atlantique.

 

Christophe Noguet – 1057 Aduna

France – 34 ans

Christophe Noguet fait partie des « récidivistes ». Après une première participation en 2019 qu’il boucle alors en 52e position sur vieux D2, le Nazairien rempile en effet pour un tour cette année à bord d’un Maxi 6.50. Un bateau plus performant, mais aussi et surtout une machine « plus fun », notamment au portant. « Pourquoi j’y retourne ? Parce que ça me manquait. Quand on y a goûté et qu’en plus on garde le contact d’une certaine manière avec les copains de la classe, ça titille toujours un peu », concède le Ligérien, détenteur d’un BTS Cconception et industrialisation en construction navale, aujourd’hui inspecteur en contrôle non-destructif au sein du groupe Airbus. « En gros, je pratique des actes échographiques, non pas pédiatriques, mais sur des avions à la recherche d’éventuelles défectuosités après un accident », résume le skipper, impatient de retourner en mer et de renouer avec la course. « Avant ma première transat, je n’étais jamais parti seul si longtemps au large. J’avais trouvé ça assez dingue de me retrouver totalement isolé au milieu de nulle part surtout que j’avais pris une option assez sud et que n’ai vraiment croisé personne pendant dix jours ! », se souvient le navigateur qui considère toutefois comme un luxe, aujourd’hui, le fait de pouvoir réussir à se déconnecter totalement, même s’il avoue apprécier la régate au contact après avoir longtemps joué des coudes en 49er, en RS700 puis en RS800 sur le circuit Breiz’skiff. « J’aimerais batailler dans le premier quart de la flotte », avoue le skipper d’Aduna, 7e, cette année, de la Pornichet Select. « Il y a naturellement beaucoup moins d’inconnues pour moi cette fois que la précédente. Je sais à peu près à quoi m’attendre même si chaque édition réserve son lot de surprises. J’ai davantage de compréhension sur le plan météo. Il y a quatre ans, ma navigation avait été un peu brouillon. J’espère faire les choses proprement lors de cette 24e édition ! ».

 

Witold Malecki – 1071 ProData

Pologne – 55 ans

Voilà déjà plus de 40 ans que Vitold Malecki, dit « Vitek », sillonne la Baltique, la mer du Nord, la Méditerranée, l’Atlantique et même la mer Arctique, avec quelques expéditions du côté de l’archipel du Svalbard. A son actif, outre de nombreux milles en croisière, une victoire dans la Battle of Gotland (500 kilomètres de Gdansk à Gdansk, autour de l’île de Gotland), de nombreux succès en solitaire en ORC (Offhsore Racing Congress) mais aussi en Nautica 450, un petit bateau situé entre le dériveur et le skiff à bord duquel il a notamment été sacré champion de Pologne en 2018 puis en 2019. « J’ai commencé la compétition assez tard dans ma vie mais c’est quelque-chose qui me stimule énormément », relate le Slave, installé dans le village de Suchy Las, dans la voïvodie de Grande-Pologne, à la fois séduit par le côté compétition mais aussi aventure de la Mini Transat. « C’est la possibilité de me mesurer à de très bons marins, d’apprendre et d’acquérir plus d’expérience. Une traversée de l’Atlantique en solitaire, j’en rêve depuis longtemps. Plus il est difficile de s’inscrire sur la liste de départ, plus la participation est précieuse », détaille le skipper, par ailleurs directeur informatique au sein de la société Prodata basée en Pologne et dotée d’une forte expertise dans le déploiement de solutions informatiques pour l’éducation, les entreprises et les gouvernements locaux. Son objectif ? « Terminer, finir dans les premiers 20% de la flotte des bateaux de série, mais aussi promouvoir la classe Mini 6.50 et la course au large en général dans mon pays afin d’enseigner aux jeunes la mer, la voile et la géographie », explique le navigateur, par ailleurs passionné de guitare, de chant et de ski.

 

Federico Norman – 1073 Red Hot Mini Pepper

Argentine – 37 ans

Changer de vie. Décider d’accomplir ce qui nous anime depuis toujours. Si beaucoup en rêvent, tous n’ont pas le courage de passer à l’action. Federico Norman, lui, l’a fait. « Certaines situations fortes m’ont amené à réfléchir à ce que je voulais faire de ma vie. Est-ce que j’avais envie de travailler sept jours sur sept ? De mourir d’un pic de stress ? Ces questions se sont encore renforcées lors de la pandémie de Coronavirus. C’est alors que j’ai mis un coup de pied dans la fourmilière », explique l’Argentin qui choisit ainsi de prendre quelques années sabbatiques pour se consacrer uniquement à la voile et à l’exploration du monde. « Faire quelque-chose de difficile, comme la Mini Transat, est un défi que j’avais besoin de relever pour me prouver certaines choses à moi-même. Ça aurait pu être l’ascension de l’Everest, un Iron Man ou un Paris-Dakar : j’avais besoin d’accomplir quelque-chose de fort, qui me pousse dans mes retranchements », indique le Sud-Américain, originaire de Rosario, la troisième plus grande ville de son pays, située dans le nord-ouest de Buenos-Aires. Initié à la voile depuis son plus jeune âge sur le fleuve du Parana, Federico fait ses armes en Optimist (champion d’Amérique du Nord en 2001), en 29er, en Snipe, en J70 puis en IRC (Vainqueur de l’IRC Rolex South Altantic Circuit en 2020) et pratique, dans le même temps, le freestyle en planche à voile. « Aujourd’hui, je veux être le premier Argentin à terminer la Mini Transat », annonce le skipper du Vector 6 ?50 Red Hot Mini Pepper, le bateau de Série le plus récent de la flotte de cette 24e édition. « Je n’ai navigué que quelques mois en Mini 6.50. J’ai encore l’impression d’apprendre énormément à chaque mille passé sur l’eau mais j’aimerais réussir à me bagarrer avec les meilleurs tout au long du parcours », assure le navigateur, par ailleurs diplômé en économie et lancé dans développement de programmes immobiliers en Argentine.