Mini Transat

Après avoir connu quelques heures relativement toniques la nuit dernière, les concurrents de la 24e édition de La Boulangère Mini Transat ont profité d’un peu de répit ce matin, mais alors qu’ils se rapprochent du cap Finisterre, ils se préparent de nouveau à composer avec des conditions plutôt musclées. L’enjeu de cette journée de jeudi, au-delà de préserver le matériel qui promet d’être mis à rude épreuve, au près, sur une mer chaotique, avec des rafales à 30 nœuds, sera de grappiller un maximum de milles sur la route avant le passage d’une dorsale qui va nettement ralentir les troupes, demain et samedi.

L’épisode un peu costaud qui a cueilli les solitaires de La Boulangère Mini Transat, hier soir pour la première moitié de la flotte et en première partie de nuit pour les suivants, a finalement été plus court mais aussi et surtout mois fort que prévu. En sera-t-il de même pour celui qui se présente aux abords du cap Finisterre ? Rien n’est moins sûr. « Sur zone, on attend 20-25 nœuds de vent avec des rafales à 30, et trois mètres de vagues », détaille Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve, rappelant qu’à cet endroit, les fichiers sont bien souvent en-deçà de la réalité. La journée promet donc d’être copieuse pour les marins qui ont, pour la plupart, choisi de naviguer au plus près des côtes espagnoles afin de s’abriter, mais aussi pour exploiter la courbure du vent autour de la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique, chose qu’a notamment très bien faite Carlos Manera Pascual (1081 – Xucla) ces dernières heures. L’Espagnol a ainsi soufflé la première place chez les Proto à Federico Waksman (1019 – Repremar – Shipping Agency Uruguay) qui menait la danse depuis le passage du way-point, au large de Gijón. Même schéma ou presque chez les bateaux de Série. Léo Bothorel (987 – Les Optiministes – Secours Populaire 17), Ulysse David (1025 – Equans), Djemila Tassin (992 – Antistene), imités par Bruno Lemunier (893 – Kalisto & Aérofab), Félix Oberlé (1028 – Mingulay) et quelques autres, ont également décidé de raser la terre et tirent parti de leur option. Une option somme toute relative puisque comme annoncé hier, l’ensemble du peloton devrait se faufiler entre la côte et le DST (dispositif de séparation de trafic) du cap Finisterre.

Un front… puis une dorsale

La suite ? A l’arrière du front, le vent devrait mollir assez vite. Dès lors, selon leurs positionnements sur le plan d’eau, les Ministes profiteront de conditions un peu différentes mais tous composeront globalement avec des vents faibles. En cause, une dorsale qu’ils n’auront pas d’autre choix que de traverser. A la clé : 48 heures au ralenti, entre les journées de demain et de samedi. « Après cette phase de vent faible, on peut espérer l’établissement d’un flux de nord ou de nord-est un peu soutenu. Si cela se confirme, les tous derniers pourraient par ailleurs bénéficier d’un peu plus de pression que les premiers et ainsi combler une partie de leur retard », annonce Christian Dumard dont les routages laissent toujours envisager un total de neuf jours de mer dans cette première étape de 1 350 milles entre Les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma pour les leaders. Certains risquent toutefois de mettre bien plus de temps à rallier les Canaries, à commencer par Aurélien Dhervilly (429 – XFLR6 – Cherche Propergol) et Matthieu Sapin (958 – Assurinco – Urban Corail), en escale à Gijón depuis hier soir. Le premier pour solutionner un problème de bout-dehors et le second un souci de drisse de grand-voile. Rappelons qu’ainsi que le stipulent les instructions de course l’épreuve, les escales doivent durer à minima 12 heures et au maximum 72 heures. L’un et l’autre devront ainsi impérativement avoir repris leur course au plus tard samedi, respectivement à 19h30 puis à 22h10. A suivre donc.