Mini Transat

Alors que les leaders de la 24e édition de La Boulangère Mini Transat ont débordé le cap Finisterre hier soir et que le gros de la flotte est en passe de faire de même, ce vendredi, les choses se compliquent à nouveau sur la route des Canaries. En effet, après avoir subi le passage d’un front plutôt costaud ces dernières heures, les 89 solitaires toujours en lice sont désormais confrontés à la « grève » des alizés Portugais. Ainsi, à la place d’un solide flux de secteur nord-est qui leur aurait garanti une descente tout schuss au portant le long des côtes portugaises, ils composent actuellement avec un vent relativement faible et la mauvaise nouvelle, c’est que la situation ne va pas s’améliorer tout de suite. Bien au contraire, même puisque le début de semaine prochaine s’annonce très instable… et par ricochet très incertain.

Comme attendu, la journée d’hier a donc été tonique pour les 90 marins de La Boulangère Mini Transat, avec des vents soufflants entre 20 et 25 nœuds et jusqu’à 30 dans les rafales sur une mer chaotique. Si cela a malheureusement engendré le démâtage du prototype du Japonais Federico Sampei (1046 – DMG MORI Sailing Academy 1) qui se trouve à l’abri dans le port de Cariño depuis les environs de 2h30 la nuit dernière après avoir été remorqué par un des bateaux des sauveteurs en mer Espagnols, il n’y a toutefois pas d’autres gros bobos à déplorer. « Le vent est tombé hier soir et l’état de la mer s’est aussi nettement amélioré », assure Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. De fait, ce vendredi, les marins poursuivent leur route en direction de Santa Cruz de La Palma dans un flux de sud-ouest plutôt faible pour les leaders, et dans un vent de nord-ouest d’une dizaine de nœuds pour les retardataires. Sur l’eau, ça avance donc au ralenti et la situation ne devrait guère évoluer d’ici à la fin du week-end puisque les alizés Portugais sont aux abonnés absents depuis quelques jours. De ce fait, c’est clairement à petite vitesse que le jeu va continuer de se jouer d’ici à dimanche soir, voire lundi matin. Et le hic, c’est que la suite demeure très incertaine. Si l’on regarde les fichiers, peu ou pas de gradients sur la route des Ministes en début de semaine prochaine. Dans ce contexte, difficile de savoir véritablement à quoi s’attendre. Ce qui est certain, en revanche, c’est que la régate promet d’être très tactique et assez stratégique.

Du rififi dans l’air

Dans l’immédiat, le but reste de grappiller des milles sur la route et en ce sens, la bagarre fait rage, aussi bien chez les Proto que chez les bateaux de Série. Pour preuve, Federico Waksman (1019 – Repremar – Shipping Agency Uruguay) – qui a, par ailleurs, remporté le Trophée du Musée de la Marine hier soir à 20h13 en étant le premier au scratch à franchir la latitude du cap Finisterre – et Carlos Manera Pascual (1081 – Xucla) se rendent coup pour coup, de même que Victor Mathieu 967 – Celeris Informatique), Julien Letissier (1069 – Frérots Branchet) et Marie Gendron (1050 – Léa Nature) dans leurs sillages. Ces derniers ont creusé une belle avance sur certains de leurs adversaires, y compris sur la triplette Thaïs Le Cam (1068 – Frérots TPM) – Marc Claramunt (709 – Barra) – Benoît Alt (716 – Hader Solutions) qui a, pour sa part, entrepris de se démarquer en choisissant de passer à l’extérieur du DST (dispositif de séparation de trafic) du cap Finisterre. Si cette option semblait peu probante hier, elle pourrait toutefois lui permettre de recoller un peu au score dans la mesure où il pourrait y avoir davantage de pression dans l’ouest ces prochains heures. Un scénario toutefois à prendre avec des pincettes, un peu comme tout ce qui concerne celui des heures à venir dans cette première étape. Une étape dans laquelle, et c’est une très bonne nouvelle, Aurélien Dhervilly (429 – XFLR6 – Cherche Propergol) et Matthieu Sapin (958 – Assurinco – Urban Corail) sont de retour. L’un et l’autre, contraints de faire escale à Gijón mercredi soir à la suite de problèmes techniques (casse de bout-dehors et souci de drisse de grand-voile), ont en effet quitté le port de Gijón ce matin aux environs de 10 heures. Le match se poursuit donc presque au complet !