Mini Transat

Ce samedi, alors qu’ils évoluent, pour la grande majorité d’entre eux, au large du Portugal, entre Porto et de Lisbonne, et dans la partie Est d’une dorsale, les 89 marins toujours en lice dans la 24e édition de La Boulangère Mini Transat progressent au portant, propulsés par un flux de secteur nord nord-est. Ce vent, qui souffle actuellement entre 7 et 10 nœuds, est toutefois prévu de s’essouffler dans la soirée, promettant ainsi de ralentir nettement la cadence de la flotte. Si cela confirme le scénario pressentit dès hier, notamment pour la journée de demain, ce qui change, en revanche, c’est le menu de la semaine prochaine. Les petits airs instables et évanescents annoncés devraient en effet céder la place aux fameux alizés portugais. En panne depuis quelques jours, ces derniers semblent bel et bien décidés à s’établir de nouveau, et ainsi à ouvrir (enfin) l’autoroute des Canaries aux Ministes !

Départ de la première étape de La Boulangère Mini Transat 2023 – Baie des Sables d’Olonne, lundi 25 septembre

Alors que la totalité des concurrents de La Boulangère Mini Transat (exception faite de Franck Lauvray (346 – Alice), d’Alpha Eon Diakite (254 – 30 jours de mer pour nos héros) puis de Matthieu Sapin (958 – Assurinco – Urban Corail) et Aurélien Dhervilly (429 – XFLR6 Cherche Propergol), auteurs d’un pit-stop à Gijón) ont maintenant débordé le cap Finisterre. Ils poursuivent désormais leur route au large des côtes Portugaises, profitant de conditions plutôt agréables. Des conditions de vent portant, sur une mer qui s’est nettement aplanie et rangée ces dernières heures, qui leur permettent de filer entre 6 et 9 nœuds de moyenne, sur des trajectoires néanmoins relativement différentes. Pour preuve, le peloton s’étale, ce samedi, sur plus de 130 milles en latéral. Et pour cause, chacun cherche le meilleur chemin pour gagner au plus vite vers le sud, composant au mieux dans la partie Est d’une crête barométrique. Certains misent ainsi sur une trajectoire au plus près des côtes espérant, à juste titre, profiter de la brise thermique cet après-midi. D’autres préfèrent rester plus au large. Dans ce contexte, il convient clairement de prendre quelques pincettes concernant le pointage, les marins étant positionnés au plus près de l’orthodromie (route directe) ayant logiquement l’avantage sur la cartographie. Dans les faits, il n’est pas à exclure que la petite bande constituée de Federico Waksman (1019 Repremar – Shipping Agency Uruguay), Marie Gendron (1050 – Léa Nature), Jacques Delcroix (753 – Actual), Carlos Manera Pascual (1081 – Xucla) et Julien Letissier (1069 – Frérots Branchet) soit réellement la mieux placée chez les Proto. La donne est quelque peu différente chez les bateaux de Série où il ne fait aucun doute que l’Italien Luca Rosetti (998 – Race = Care) mène la danse, et avec une belle petite avance même puisqu’il précède Félix Oberlé (1028 – Mingulay) de 6,7 milles et Bruno Lemunier (893 – Kalisto & Aérobab) de près du double.

Des écarts de plus en plus conséquents à attendre
La suite ? Elle s’annonce un peu délicate pour les 36 prochaines heures, avec un vent qui va perdre en intensité dans la soirée. La journée de demain, notamment, devrait clairement se jouer au ralenti pour l’ensemble des solitaires. Lundi, en revanche, les uns et les autres seront vraisemblablement soumis à des régimes différents. Les leaders devraient en effet profiter d’un flux d’est après le passage du cap Saint-Vincent, dans le prolongement du détroit de Gibraltar, quand les autres devraient, eux, batailler au près dans un flux mollasson de sud-ouest. Si cela se passe comme annoncé, les écarts, déjà conséquent dans la mesure où près de 270 milles séparent le premier du dernier, devraient encore s’accentuer, ainsi que le confirme Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. « On peut s’attendre à ce que la flotte s’étire par devant mais la bonne nouvelle c’est que mardi, tous les skippers devraient bénéficier d’un vent de nord-est, les alizés Portugais ayant manifestement décidé de se remettre en place ».  C’est un changement important pour la fin de course de cette première étape entre Les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma. En premier lieu parce que ce nouveau scénario météo va offrir enfin de belles glissades sous spi aux marins. Ensuite parce les premières arrivées aux Canaries sont désormais prévues dans la nuit de mardi à mercredi pour les bateaux de tête. A noter par ailleurs : Martin Oudet (871 – Vaincre le Mélanome) a rejoint le port de Baiona, en Galice, ce matin aux environs de 8h30. Le Lorientais a indiqué à la Direction de course qu’il faisait face à un black-out d’énergie. Il tente actuellement de trouver la source du problème afin de le solutionner puis de reprendre sa course. Rappelons que son escale doit durer a minima 12 heures et au maximum 72 heures.