Mini Transat

Comme prévu, les 89 marins toujours en course dans la 24e La Boulangère Mini Transat ont accéléré la cadence depuis hier soir. En effet, après avoir vu le vent d’abord s’orienter à l’ouest puis au nord-ouest, ils ont ensuite récupéré un flux de secteur nord-est – le fameux alizé Portugais -, en deuxième partie de nuit dernière. Tous cavalent désormais au vent arrière en direction des Canaries, au plus près de la route directe, avec toutefois quelques petits recalages à effectuer, notamment pour les concurrents les plus à l’est. Des concurrents qui ont, par ailleurs, vu leurs adversaires positionnés plus à l’ouest revenir franchement dans le match ces dernières 24 heures, et même leur souffler la vedette au pointage !

 

Hier matin, les marins les plus à l’ouest étaient les plus rapides de la flotte de la 24e La Boulangère Mini Transat. Ce mardi, ils gardent l’avantage avec un vent qui continue doucement de basculer à droite. « Ils sont progressivement en train de recroiser devant. Les cartes sont redistribuées », confirme Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. De fait, au pointage, la hiérarchie a bien évolué ces dernières 36 heures. Les solitaires les plus à l’est ont cédé les commandes à ceux positionnés plus à l’ouest. Ainsi, chez les Proto, au-delà de Victor Mathieu (967 – Celeris Informatique) qui a pris un net avantage sur ses rivaux et continue de faire forte impression, il faut noter la belle remontada de Maël Cochet (621 – Marc SA) mais également celles de Carlos Manera Pascual (1081 – Xucla) ou de Robinson Pozzoli (1026 – Uoum). Même topo chez les Série avec les retours en force du Belge Michaël Gendebien (921 – Barillec Marine – Actemium) qui mène à présent la danse, puis de Titouan Quiviger (1009 – Les Extraordinaires), Justin Baradat (1056 – Da Gousket), Hugo Mahieu (1002 – EMB-i-PACK) ou encore Frédéric Bach (865 – Team Pokou). Ainsi, si Bruno Lemunier (893 – Kalisto – Aérofab) s’accroche et fait de la résistance, il le sait, dans les heures qui viennent, il va devoir effectuer davantage de contre-bords que ses rivaux pour se recaler sur la route de Santa Cruz de La Palma. Et plus il va attendre pour commencer à le faire, plus cela deviendra pénalisant. La raison ? Le vent va s’orienter petit à petit plus à l’est. Cela vaut pour lui mais aussi pour l’ensemble des Ministes les plus à l’est. Certains l’ont bien compris et ont d’ores et déjà déclenché quelques empannages.

La part belle à la vitesse

Dans ce contexte, les trajectoires convergent doucement vers la route orthodromique et il y a fort à parier que les écarts en latéral au sein du peloton soient au moins divisés par deux d’ici au débordement de l’archipel de Madère prévu ce soir. Pour ce qui concerne les écarts en distance au but, on peut, à l’inverse, s’attendre à ce qu’ils s’accentuent encore. Depuis que les alizés Portugais sont en place, les bateaux les plus rapides ont naturellement un avantage puisque c’est désormais avant tout une course de vitesse qui se joue. Reste que d’ici à l’arrivée, les choses ne promettent pas d’être aussi faciles qu’il n’y paraît car au-delà de réussir à imprimer une belle cadence – les speedo des Mini affichent désormais deux chiffres -, les marins vont aussi devoir éviter les sorties de piste et les figures de style. Le flux de nord-est d’une petite quinzaine de nœuds qui les accompagne actuellement est en effet prévu de se renforcer graduellement pour atteindre 20-25 nœuds, et même un peu plus dans les rafales, à l’approche des îles Canariennes. Quid des ETA (estimations d’heures d’arrivées) ? Elles ont sensiblement reculé par rapport à hier. On espère à présent les premiers Proto dans la nuit de mercredi à jeudi puis les premiers Série dans la matinée de jeudi.