Mini Transat

S’il a fait le choix de s’aligner au départ de La Boulangère Mini Transat, c’est d’abord et avant tout pour reculer les barrières de sa zone de confort. Le Belge Michaël Gendebien (921 – Barillec Marine – Actemium) a cependant fait bien plus que ça lors de la première étape de 1 350 milles entre Les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma. Auteur d’une option ouest au sud du Portugal, il s’est emparé des commandes de la flotte des bateaux de Série, mardi en milieu de journée, pour ne plus les lâcher… et s’imposer avec plus de 3h30 sur son dauphin. Ses premières réactions.

Arrivée Etape 1 – La Palma (ESP)

 

Quelles sont vos premières impressions après cette éclatante victoire aux Canaries ?

« Je suis trop content ! Une victoire, ce n’était pas spécialement dans mes attentes, ni même dans mes objectifs. Au fur et à mesure des enchaînements météo, mes trajectoires ont fait que ça fonctionnait de mieux en mieux. Il y a deux jours, j’apprenais que j’étais premier au classement et là, j’ai vécu deux jours un peu compliqués à être à fond, à fond, à fond. J’ai encore vraiment du mal à réaliser. Je suis encore dans l’effort. J’ai voulu donner le maximum de moi-même, pour ne rien avoir à regretter. J’ai passé deux nuits blanches et ça tire un peu mais ça valait vraiment le coup. Je suis trop content parce que derrière moi, il y a plein de gens qui savent très bien naviguer, notamment Bruno (Lemunier) qui a longtemps mené la course. »

Quand avez-vous compris que votre option était la bonne ?

« J’aurais du mal à dire à quel moment je me suis séparé du groupe. Je crois que c’est au sud du Portugal où j’ai filé à l’ouest. Petit à petit, ça s’est concrétisé et je savais que plus on se rapprochait des Canaries, plus j’allais profiter d’un meilleur angle. Cela dit, honnêtement, quand je me suis lancé, je ne pouvais pas savoir que le vent allait tourner comme ça. J’ai parié et ça a été le jackpot. C’était un pari, comme ça l’a été pour ceux qui sont allés à la côte pour chercher du thermique, qu’ils n’ont pas eu d’ailleurs. »

Vous avez tenu votre première place mais vous avez aussi constamment creusé l’écart…

« Je suis heureux. J’ai réussi à aller jusqu’au bout et à finir premier mais il y a une part de moi qui sait que c’est un petit coup de poker quand même. Je suis trop content parce que dans toutes les phases de la course, au près ou au portant, je me suis senti bien. Au début, j’ai pu donner le meilleur de moi-même et suivre les premiers sans trop me faire distancer. Dans le front, quand ça a été violent et que j’ai mis le tourmentin, certains ont cassé parce qu’ils étaient toutes voiles dehors. Moi, au contraire, je l’ai joué « safe », et j’ai seulement cassé une manille dans la pétole ! A la fin, j’étais assez sûr de l’avance que j’avais, en revanche, j’étais étonné de tomber dans la molle hier soir. Ça m’a paru un peu long mais le scénario était assez clair, je savais où étaient les autres. Je ne me suis pas trop inquiété. »