Mini Transat

Ce lundi, il y en a partout ! Quarante-huit heures seulement après avoir quitté La Palma, la flotte de la 24e édition de La Boulangère Mini Transat a, en effet, littéralement explosé, avec des partisans d’une route nord, d’autres d’une route sud et d’autres encore d’une trajectoire au plus près de l’orthodromie. Difficile, dans ces conditions, d’y voir clair mais ce qui est certain c’est que tous les solitaires ne sont actuellement pas logés à la même enseigne. Pour preuve, si une grosse majorité d’entre eux évoluent au près dans une douzaine de nœuds de vent de secteur sud-ouest et cavalent entre 7 et 10 nœuds de moyenne, quelques-uns – les plus à l’est – sont littéralement scotchés et risquent de manger leur pain noir lors des prochaines 24 heures. De quoi, sans doute, générer des écarts importants même si ce n’est véritablement que dans quelques jours que l’on pourra faire de premiers comptes.

Départ Etape 2 – La Palma (ESP)

Au sud de El Hierro, hier à la mi-journée, la flotte de La Boulangère Mini Transat s’est donc complètement éparpillée. En l’état, pas facile de donner l’avantage à certains plutôt qu’à d’autres même si, au pointage, le privilège est logiquement donné aux marins positionnés au plus près de la route directe. « Ceux qui font de l’ouest ou du nord-ouest ont malgré tout pris l’ascendant sur ceux qui ont choisi de plonger au sud. Ces derniers progressent en ce moment dans le nord d’une zone de vents faibles. Ils vont donc continuer d’évoluer dans des conditions assez erratiques lors des prochaines 24 heures tandis que dans le même temps leurs rivaux profitent d’un couloir de vent », détaille Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. De fait, si les premiers peinent à dépasser les deux nœuds ou sont presque à l’arrêt, comme Laure Galley (1048 – DMG MORI Sailing Academy 2), la concurrente la plus à l’est, les seconds affichent, eux, des vitesses moyennes comprises entre 7 et 10 nœuds. Reste que les heures qui viennent se s’annoncent pas si simples non plus pour eux, avec également une zone de vent faibles à négocier. « La situation est globalement assez complexe et pour les Ministes, ce n’est certainement pas facile de bien comprendre ce qu’il se passe. De bien cerner les endroits où il y a du vent et où il n’y en n’a pas », ajoute le spécialiste.

La fameuse balance bénéfices – risques
Cela explique sans aucun doute les divergences de trajectoires actuelles. Même à terre, avec des fichiers réactualisés régulièrement, difficile d’y voir bien clair. La cause ? Un petit front ondulant qui ne permet pas de définir précisément la manière dont les alizés vont se rétablir. Dans ce contexte, il faut donc comprendre que monter très nord comporte une part de risque, en l’occurrence celle d’avoir rallongé sa route pour ne finalement pas trouver grand-chose. Voilà pourquoi certains jouent clairement la carte de la prudence en restant ou en ne s’éloignant pas trop de la route orthodromique, à l’image de Carlos Manera Pascual (1081 – Xucla), le vainqueur de la première étape en Proto, de Federico Waksman (1019 – Repremar – Shipping Agency Uruguay), de Gaby Bucau (865 – Maximum), Robinson Pozzoli (1026 – Uoum) et quelques autres. Idem chez les bateaux de Série avec notamment Jérôme Merker (857 – Ensemble contre le cancer de l’enfant), Damien Doyotte (985 – Blutopia) ou Alexandra Lucas (989 – Région Ile-de-France), pour ne citer qu’eux. Reste à voir si ceux qui ont fait le choix de monter les plus au nord, à commencer Jacques Delcroix (753 – Actual) et Thibault Chomard (624 – Grande Ocean 624), assurément les plus audacieux, récoleront les fruits qu’ils attendent. On en saura davantage mercredi, une fois l’ensemble des troupes aura récupéré ces fameux alizés de manière plus ou moins vigoureuse, et plus encore en fin de semaine, au moment du passage du way-point obligatoire.

A noter par ailleurs : Caroline Boule (1067 – Nicomatic), qui avait fait escale à Puerto de la Estaca, est repartie en course sur les coups de 0h30 la nuit dernière après avoir solutionné une panne de pilote automatique. Si c’est une excellente nouvelle, le redémarrage est toutefois compliqué pour la navigatrice qui subit nettement de touts petits airs au sud de El Hierro mais qui, sans aucun doute, ne manquera pas de revenir au score lorsque les ventilos auront repris du service avec son bateau volant.