Mini Transat

Depuis 48 heures, la flotte de la 24e édition de La Boulangère Mini Transat progresse à vitesse grand V sur la route des Antilles. Outre Hugues de Prémare (1033 – Technip Energies- International Coatings) qui est parvenu à tenir l’hallucinante moyenne de 13,22 nœuds sur 24 heures, avalant ainsi 317,25 milles entre le 1er et le 2 novembre, la grande majorité des concurrents affichent des vitesses supersoniques à bord de leurs petits bateaux de seulement 6,50 mètres. Résultat des courses, les speedos s’affolent littéralement et plusieurs sont ceux qui ont franchi la barre symbolique des 300 milles parcourus en une journée. Dans ce contexte, plus que jamais, l’heure est la conduite, voire au pilotage de précision !

 

Départ Etape 2 – La Palma (ESP)

 

Dire que ça dépote est un euphémisme ! Avec des vitesse moyennes comprises entre 11 et 14,7 nœuds au dernier pointage, les marins de La Boulangère Mini Transat naviguent clairement pied au plancher et affichent un gros niveau d’engagement dans cette étape 2 – Air Caraïbes. Tant et si bien que les compteurs explosent et que le record de la distance parcourue en 24 heures par un Mini 6.50 a donc été pulvérisé hier, par Hugues de Prémare. Reste que le skipper de Technip Energies – International Coatings n’est pas le seul à imprimer une cadence épatante. Ces dernières heures, nombreux sont les solitaires qui ont avalé des distances colossales. Parmi les plus impressionnants, on peut citer Federico Waksman (1019 – Repremar – Shipping Agency Uruguay) et Marie Gendron (1050 – Léa Nature), avec respectivement 287 et 294 milles en 24 heures, ce qui fait d’eux les plus rapides en Proto, mais étonnement, c’est bel et bien chez les Série que certains ont frappé très fort. Outre Hugues de Prémare, Félix Oberlé (1028 – Mingulay) et Adrien Simon (1038 – Faun) ont eux aussi dépassé la barre des 300 milles, mais il faut noter par ailleurs que Mathilde de la Giclais (951 – Sleep diSEAses – Bastide Médical) et Sacha Lanièce (1053 – Dagard) ont, elles aussi, battu l’ancien record établit par Florian Quenot en 2019 (291,47 milles). Leurs performances respectives : 311, 304, 298 et 294 milles ! Ce qu’il convient de bien comprendre, c’est que la distance prise en compte, lorsque l’on parle de type d’exploit, est celle entre un point A et un point B sur la route directe et non pas celle sur le fond, ce qui explique que les 335 milles parcourus par Federico Waksman, par exemple, ne soient pas considérés comme un record, même ils restent une belle prouesse.

 

Toujours un peu plus de pression au sud

 

Sans surprises, avec de tels scores, ces derniers reviennent en force au pointage. Chez les Proto, depuis hier après-midi, l’Uruguayen a en effet soufflé la vedette à Victor Mathieu (967 – Celeris informatique) puis à Jacques Delcroix (753 – Actual). Il mène la danse, ce vendredi, avec une grosse cinquantaine de milles d’avance sur ses plus proches poursuivants après un judicieux recalage au sud la nuit dernière. Chez les Série, Luca Rosetti (998 – Race = Care), en tête depuis mercredi après-midi, continue, pour l’heure, de faire de la résistance, mais la triplette De Prémare – Oberlé – Simon est sur le point de lui confisquer les commandes. « Depuis 48 heures, il y a, de fait, d’avantage de pression au sud qu’au nord », confirme Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve. Si tous les Ministes avancent à belle vitesse, ce vendredi, force est en effet de constater que les concurrents les plus au sud profitent de 18-20 nœuds de vent quand leurs adversaires les plus au nord composent avec une quinzaine de nœuds. « Ces derniers ont toutefois l’avantage de la bascule du vent depuis hier », précise le spécialiste dont les derniers routages sont plutôt optimistes pour la fin du parcours, ce qui laisse envisager les premières arrivées à Saint-François dans la journée du jeudi 9 novembre. « Pas de problèmes particuliers sur la route. Les alizés devraient tenir jusqu’à la fin », promet Christian. En clair, ça va continuer d’aller vite. Dans ces conditions, il est impératif de soigner sa conduite et ses réglages, mais aussi d’éviter la casse et en ce sens, quelques bobos sont à déplorer. Pour mémoire, Robinson Pozzoli (1026 – Uoum) a dû reboucher un trou dans sa coque à la suite d’un choc avec un OFNI (objet flottant non-identifié) hier, et regrette la casse d’un safran. Même chose pour l’Américain Peter Gibbons Neff (837 Terminal Leave) qui, pour sa part, a choisi de se dérouter vers le Cap Vert pour réparer. Ce matin, Alexis Rochet (962 – Espérances Banlieues) a rapporté des soucis de barre auxquels il semble avoir trouvé une solution compte-tenu de sa vitesse actuelle. De son côté, Sylvain Karpinski (1055 – Gusta) évolue avec un bout-dehors de fortune mais poursuit sa course en direction de la Guadeloupe à vitesse dégradée.