Mini Transat

La bascule du vent attendue a bel et bien eu lieu, en fin de nuit dernière. Ainsi, après avoir évolué dans un vent de secteur nord-est pendant cinq jours, les marins de la 24e édition de La Boulangère Mini Transat profitent désormais d’un flux de sud-est. C’est, en tous les cas, vrai pour la première moitié du peloton qui a ainsi empanné ces dernières heures et fait maintenant route directe vers la Guadeloupe en bâbord amure, avec un avantage certain pour les concurrents les plus au nord. Ces derniers bénéficient, de fait, d’un meilleur angle de descente alors que c’est véritablement une course de vitesse qui se joue à présent !

Départ Etape 2 – La Palma (ESP)

Cette bascule du vent du secteur nord-est au secteur sud-est a donc eu lieu la nuit dernière. Premiers à profiter de cette rotation, Federico Waksman (1019 – Repremar – Shipping Agency Uruguay) et Carlos Manera Pascual (1081 – Xucla) continuent de naviguer pied au plancher et de grappiller quelques milles sur la concurrence, à commencer par Marie Gendron (1050 – Léa Nature). Positionnée 150 milles dans leur sud, la navigatrice leur a, en effet, concédé une vingtaine de milles ces dernières douze heures. Idem ou presque pour la plupart de leurs adversaires même si quelques-uns, à l’image de Julien Letissier (1069 – Frérots Branchet), parviennent à tenir plus ou moins la même cadence. C’est évidemment plus dur pour ceux qui se trouvent confrontés à de petits pépins matériels et dans ces conditions soutenues, ils sont malheureusement nombreux. Pêle-mêle, on peut citer Uros Kruševac (Ashika II), désormais privé de son bout-dehors, Gaby Bucau (865 – Maximum) handicapé par la casse d’un safran, mais aussi Victor Mathieu (967 – Celeris informatique) qui, lui, cumule les deux problèmes. Pour eux, pas facile, de ne plus être à 100% de son potentiel (à tout le moins celui du bateau), surtout lorsque l’heure est à la vitesse et que cela va maintenant le rester jusqu’à la fin ou presque de cette étape 2 – Air Caraïbes dont l’épilogue est toujours attendu dans la nuit de jeudi à vendredi à Saint-François.

Des histoires d’angles, encore une fois
« Dans l’immédiat, le but du jeu reste avant tout d’aller vite et de profiter au maximum de ce bel alizé, bien en place », avance Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve, qui confirme que les conditions sont quasi parfaites d’autant que pour l’instant, les grains ne semblent pas décidés à s’inviter à la fête, chose assez rare pour être soulignée. Pour résumer, tous les voyants sont au vert sur la route des Petites Antilles même si la fatigue accumulée commence à peser lourd sur le moral de certains, de même que la chaleur. Chacun tente de trouver le meilleur compromis, à la fois en termes d’organisation à bord et en termes de trajectoires. On l’a dit, maintenant que le vent est établi au sud-est, certains profitent incontestablement d’un meilleur angle de progression et si l’on a cité Federico Waksman et Carlos Manera Pascual chez les Proto, il convient de nommer également Luca Rosetti (998 – Race = Care) et Léo Bothorel (987- Les Optiministes – Secours Populaire 17) chez les Série. Ces deux-là sont idéalement placés pour les 1 100 milles qu’il reste à parcourir, et devraient donc continuer de gratter des places et/ou du terrain. Reste qu’ils le savent : d’une part, la concurrence est sur les dents et ne lâche rien et, d’autre part, il va falloir anticiper au mieux l’atterrissage sur les Petites Antilles puisque dans les derniers milles, le vent va rebasculer à l’est. A la clé, quelques petits ajustements de trajectoires à prévoir, en l’occurrence un recalage à l’est de la Guadeloupe.