Mini Transat

Si la première étape leur a, pour la plupart, un peu coupé les ailes tant ils ont cumulé de retard après une option Est défavorable, les gros bras de la catégorie Série de La Boulangère Mini Transat ont clairement remis les pendules à l’heure lors de la deuxième étape. Tous les favoris annoncés au départ des Sables d’Olonne ont en effet répondu présents et régaté aux avant-postes, imposant une cadence folle avec, à la clé, le record de la plus grande distance parcourue en 24 heures en Mini 6.50 avec un total de 317,25 miles engloutis entre le 1er et le 2 novembre par Hugues de Prémare (1033 – Technip Energies – International Coatings). Pas étonnant donc de le retrouver sur le podium à l’arrivée aux côtés de l’Italien Luca Rosetti (998 – Race = Care), et de Léo Bothorel (987 – Les Optiministes – Secours Populaire 17) qui ont, eux aussi, fait preuve d’un impressionnant niveau d’engagement lors de cette traversée de l’Atlantique !

 

Comme chez les Proto, très vite après le départ cet acte 2, au sud de El Hierro, les concurrents de la catégorie des Série ont dû choisir entre une option nord et une option sud. Si la première s’est montrée payante au début, la seconde l’est devenue ensuite mais à l’arrivée, peu ou pas d’écarts entre les deux puisque sur le podium on retrouve des partisans des deux camps. Leur point commun ? Tous ont navigué pied au plancher du début à la fin, faisant marcher leurs machines à leur maximum tout en repoussant au plus loin leurs propres limites. « C’est allé très vite par moment, et même sûrement un peu trop ! (Rires) Pour ma part, je ne savais pas où était la limite du bateau. Dans les conditions qu’on a eues, on n’avait finalement le choix entre ralentir ou fermer les yeux. J’avoue que ça a parfois été du grand n’importe quoi ! Le bon dosage n’était pas facile à trouver. Le but était de réussir à y aller à fond mais aussi à arriver de l’autre côté », a résumé Hugues de Prémare (1033 – Technip Energies – International Coatings) qui a, pour sa part, misé sur une route sud et composé aves des alizés vigoureux. Des vents qui lui ont fait frôler la correctionnelle à plusieurs reprises, mais qui lui ont également permis de faire tomber le record de la plus grande distance parcourue en 24 heures en Mini 6.50, Série et Proto confondus. « Après la première manche, je savais que pour le général, c’était foutu pour moi, mais que s’il y avait des conditions, ça pourrait être intéressant d’aller chercher ce record. J’avais vraiment ça dans un coin de la tête mais je ne pensais pas atteindre 317 milles ! », a commenté le Parisien, confessant néanmoins sa difficulté, parfois, à tenir le rythme.

De surprises en surprises

« A partir du moment où on a chopé les alizés, on a passé trois-quatre jours infernaux. Je me souvenais de la vidéo de Charlie Dalin, sur le Vendée Globe, qui n’arrivait pas à mettre sa cuillère dans sa bouche avec le bateau qui tapait. Là, c’était un peu pareil. S’alimenter était compliqué, un peu comme tout le reste, car ça allait vraiment très vite ! », a détaillé Hugues de Prémare qui n’a découvert son exploit qu’une fois en arrivant en Guadeloupe, de même que sa place dans ce deuxième round. « Lorsque j’ai recroisé Léo (Bothorel) au niveau de la zone interdite des îles de Petite Terre, j’ai compris que j’étais toujours bien placé mais je ne pensais pas être deuxième », a assuré l’architecte naval, arrivé à Saint-François six heures et deux minutes après le premier, Luca Rosetti (998 – Race = Care), auteur, pour sa part, d’une route légèrement au nord de l’orthodromie. Une trajectoire qui lui a permis de s’imposer nettement… et de se replacer dans le match pour le podium au classement général. « Globalement, j’étais plutôt assez sûr de mon option mais j’avoue que j’ai quand même eu quelques doutes », a indiqué l’Italien qui a parfaitement déroulé son jeu et su profiter d’un angle de descente très favorable sur la deuxième moitié du parcours. « J’ai fait du bon boulot dans la bascule et je me suis replacé en tête plus ou moins à la mi-course. J’ai commis quelques erreurs mais visiblement moins que les autres ! », a relaté le Bolonais qui va devoir patienter jusqu’à cet après-midi, et notamment jusqu’à l’arrivée de Michaël Gendebien (971 Barillec Marine – Actemium), le vainqueur de la première étape, pour savoir quelle place il s’octroie finalement dans cette 24e édition de La Boulangère Mini Transat.

Des sensations fortes

« Dans l’immédiat, je n’ai pas d’autre choix que d’attendre. Je suis, de toutes façons, totalement impuissant car dépendant de ce que vont faire les autres », a ajouté Luca Rosetti qui, quoi qu’il arrive, considère d’ores et déjà avoir réussi sa course. « Je suis content, d’une part, parce que je suis arrivé de l’autre côté et, d’autre part, parce que j’ai toujours fait mes choix et que la majorité d’entre eux ont été gagnants », a commenté le marin. Un sentiment partagé par Léo Bothorel (987 – Les Optiministes – Secours Populaire 17) qui complète donc le podium de cette étape 2 – Air Caraïbes (avant jury). « Après la première manche, je suis reparti d’une page blanche. Je savais que je ne jouerai plus de belles places au général mais je voulais faire du mieux possible. Je suis trop content car j’ai réussi à naviguer comme je voulais et je me suis vraiment régalé. Ça a été très intense comme course mais en même temps il y a vraiment eu des sensations fortes ! », a indiqué le Rochelais qui a confirmé qu’il était l’un des hommes forts du circuit, mais a aussi bouclé la boucle menant son projet à son terme. « Sur l’eau, ça faisait deux jours que je me disais « c’est bientôt la fin, j’ai trop hâte d’arriver, ça va être trop cool d’arriver en Guadeloupe » et dans le même temps, je me disais aussi que c’était quand même trop bien d’être en mer car les conditions étaient parfaites, le bateau volait… J’ai fait en sorte de savourer au maximum car j’ai pris conscience que je ne referai pas ça tout de suite ! », a terminé Léo Bothorel.