Mini Transat

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de l’étape 2 – Air Caraïbes de La Boulangère Mini Transat ce dimanche 12 novembre à 7h28’33 (heure française). Il a mis 14 jours, 18 heures 8 minutes 33 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 25 jours 15 heures 38 minutes.

« Ce matin, c’était un peu la panique parce que la nuit derrière, on a eu plein de grains et on nous avait annoncé à la vacation météo que ça allait être compliqué. J’ai fini par faire un énorme vrac et ainsi casser mon aérien. Je ne voulais pas avoir un bateau sous-performant donc j’ai commencé à me mettre en tête de monter au mât mais il y avait trois mètres de houle et c’était impossible. Je me suis retrouvé à la moitié et j’ai complètement volé, donc j’ai annulé l’opération. A ce moment-là, je pensais avoir énormément perdu sur les autres mais j’ai recroisé Léo (Bothorel). Je croyais alors être quatrième car je n’imaginais pas que Félix (Oberlé) et Thomas (André) étaient encore derrière. C’est la bonne surprise d’être deuxième !

Sur cette seconde étape, j’avais vraiment envie de faire quelque chose de bien. On a eu la chance que notre routeur, Dominique Vittet, ait eu du flair en nous envoyant dans le sud au début. C’était la bonne option mais c’était très très très engagé. Dès que l’on a chopé les alizés, on a passé trois-quatre jours où c’était vraiment infernal. Je me souvenais de la vidéo de Charlie Dalin, sur le Vendée Globe, qui n’arrivait pas à mettre sa cuillère dans sa bouche avec le bateau qui tapait. Là, c’était un peu pareil. S’alimenter était compliqué, un peu comme tout le reste, car ça allait vraiment très vite. Les ennuis se sont accumulés. Le premier jour, dans le vent fort, une latte de grand-voile est sortie par devant et je me suis retrouvé à monter au mât dans des conditions assez difficiles. Le deuxième, j’ai perdu un mât de panneau solaire. Le troisième, j’ai délaminé le fond de coque… J’ai parfois été obligé de lever un peu le pied puis de faire des réparations.

C’est allé vite par moment, et même sûrement un peu trop vite ! (Rires) Je ne m’étais jamais posé la question de savoir à quel moment je pouvais casser le bateau. Parfois, je me suis retrouvé à taper dans la vague de devant à 20 nœuds de vitesse avec le mât qui tremblait. Je ne savais pas où était la limite. Ça a donc été très vite mais ça a été très dur. Le record des 24 heures, c’est un truc que j’avais en tête avant même le départ. Après la première manche, je savais que pour le général, c’était foutu mais que s’il y avait des conditions, aller le chercher en Série – en Proto, ça ne me paraissait pas jouable -, ça pourrait être quelque chose d’intéressant. J’avais ça en tête mais je ne pensais pas que je ferais une telle distance (317 milles, ndlr). Félix (Oberlé) était juste à côté de moi. Il avait des problèmes d’énergie à ce moment-là et il avait aussi du mal à tenir le rythme. Tout les deux on se disait que c’était infernal ! Dans ce type de conditions, la nuit, on a le choix : soit on ralenti, soit on ferme les yeux et on y va. J’avoue que ça a parfois été du grand n’importe quoi ! C’était un dosage pas facile à trouver. Il fallait réussir à y aller à fond mais aussi arriver de l’autre côté.

Je savais qu’avec Léo (Bothorel), on allait se recroiser au niveau de la zone interdite des îles de Petite Terre. Lorsque j’ai commencé à l’avoir à l’AIS, j’ai repris un grain. Le bateau est parti au tas, le spi est tombé dans la flotte…Je me suis dit « mais ça ne s’arrêtera jamais ! ». C’est aussi pour ça que c’est chouette d’arriver ! »