Mini Transat

Peter Cools (1034 – Clochette), 21e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 03h35’38” (heure française). Il a mis 15 jours, 14 heures 15 minutes 38 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 26 jours 2 heures 23 minutes 11 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« Je me sens vraiment fatigué, je suis vraiment usé. Mais c’était formidable ! Les conditions, c’était vraiment une régalade, on a eu beaucoup de chance. Ce n’est pas à toutes les transats qu’on peut avoir un vent comme ça, bien soutenu et avec de la houle. C’était vraiment super, on a eu de tout.
Il y a eu des bons moments comme des moins bons. Il y a des trucs que je raconterai, et d’autres que je ne raconterai pas ! On a eu beaucoup de manœuvres, c’était vraiment intense. Je suis très fier d’avoir été premier au classement général pendant deux jours. Même si ça a vite dégringolé ! Globalement, je suis vraiment content de ma Mini. C’est quasiment trois ans d’investissement, énormément de temps, de compromis, de boulot, de sacrifices, d’argent… La liste est très longue mais ça vaut vraiment le coup !
J’avais un super bateau. J’ai quand même failli perdre mon mât ! J’ai plus d’aérien, c’était un peu compliqué les deux derniers jours. Je dormais quand j’ai entendu un bruit métallique, c’était la bastaque qui avait commencé à casser. J’ai dû avancer au ralenti donc j’ai pas mal dégringolé dans le classement. Au final, la différence n’est pas si énorme. Je suis aussi content que ça se termine, qu’on puisse passer à autre chose. Je n’ai aucun regret ! »

 

Brieuc Le Mouillour (527 – Maison Le Roux), 22e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 04h08’23” (heure française). Il a mis 15 jours, 14 heures 48 minutes 23 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 26 jours 7 heures 6 minutes 32 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« Je suis un peu sur les rotules à l’arrivée. C’est vrai que je n’ai pas trop ménagé la machine et le bonhomme. Durant deux ans, nous avons vécu une chouette expérience et nous sommes contents d’arriver. Ça faut deux ans qu’on en rêve ! Je ne réalise pas trop encore. C’était cool et c’est trop bien d’être là.

Au début, c’était un peu compliqué. Je n’ai pas beaucoup mis le spi mais je me suis rattrapé après en faisant le « bourrin » avec le spi max. Ça ne marchait pas trop mal ! J’ai essayé de suivre Lucas (de Courreges) et les autres mais ils sont vraiment rapides. Du coup, je me suis vite retrouvé tout seul pendant une petite semaine. Ce n’est seulement qu’à deux / trois jours de l’arrivée que j’ai recroisé du monde.

Tout allait bien sur le bateau jusqu’à il y a deux jours, lorsque j’ai perdu le pilote. J’ai passé pratiquement 24 heures à la barre, avant de réussir à le refaire partir. J’ai eu quelques problèmes à la fin, notamment avec une bastaque. Il était temps d’arriver ! Mais une chose est sûre : il faut la faire la Mini, c’est trop bien. Ce sont de supers souvenirs. Je suis vraiment très content d’être là. »

 

Frederic Bach (895 – Team Pokou), 23e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 08h32’24” (heure française). Il a mis 15 jours, 19 heures 12 minutes 24 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 26 jours 7 heures 0 minutes 25 secondes.

« Cette dernière journée a un peu été celle de trop. Si j’étais arrivé un jour avant, j’aurais demandé à quel moment on repartait parce que j’ai kiffé même si c’est vrai qu’on a été un peu sous l’eau tout le temps. J’ai des irritations et des boutons sur tout le corps. J’essaie de ne pas me gratter et ce n’est pas facile mais ce que je retiendrai ce sont les surfs interminables, le niveau d’engagement qu’impose la course et certains moments de souffrance aussi, mais franchement, c’était top.  Mon bateau était le seul bateau déjà vainqueur de l’épreuve en Série sur cette édition. Cette fois, il n’arrive pas premier mais au moins il arrive en Guadeloupe. La boucle est bouclée.

J’ai eu un peu de mal à me mettre dedans car il y avait une mer forte. Je n’ose pas imaginer ce que ça a été pour ceux, comme Hermine (Le Mintier), qui sont allés très sud. J’ai hâte d’entendre leurs récits car ils ont dû vraiment souffrir. Au-delà de ça, c’est sûr que le Pogo 3 ce n’est pas le même bateau que le Maxi 6.50. C’est un peu deux mondes différents. Je n’ai pas eu de gros problèmes. Je suis malgré tout monté deux fois au mât dans des conditions assez toniques. Cette dernière journée a été, je l’ai dit, un peu celle de trop. Mon spi est tombé à l’eau et s’est abimé, mon gennak s’est déchiré… C’est la preuve que la fatigue est là. En mer, on a des automatismes mais à la fin, après 15 jours de mer, on est cramé, on oublie tout et les accidents arrivent.

Je suis super content d’être là. Si j’ai vécu cette Mini Transat différemment de ma première en 2019 ? Clairement. La précédente était en mode « croisière » car pendant la moitié de la traversée, je n’avais plus de drisse. Je faisais des nuits complètes. Quand il y avait un grain, je lâchais un peu le génois. Là, ça n’a pas été la même. Je me suis tiré la bourre avec Philippe Berquin. On s’est pris un grain et j’ai vu son bateau littéralement bondir puis se coucher et j’ai eu moi aussi ce genre d’expériences. Ça a été des sensations assez impressionnantes, surtout de nuit, sans lune. On sentait une sorte de froid qui arrivait mais le temps de réagir c’était souvent trop tard. »

 

Lilian Mercier (1005 – Leucémie Espoir Atlantique Famille), 24e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 08h36’16” (heure française). Il a mis 15 jours, 19 heures 16 minutes 16 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 27 jours 40 minutes 32 secondes.

” Je ne sais pas trop ce que je venais chercher sur la transat. Je me posais plein de questions avant de partir et j’y ai répondu. J’ai très peu cassé en termes de matériel et ça c’est plutôt cool parce que je n’ai pas eu à me galérer sur des problèmes de matos. Le gros travail sur l’électronique que j’ai fait cet été a été ultra gagnant. Rien n’a lâché et ça, j’en suis super content parce que ça a été un vrai soulagement pour naviguer. En revanche, mentalement, ça a été super dur. Je n’ai vraiment vu personne pendant 16 jours. J’ai parlé deux fois à la VHF à des gens que je voyais à peine et ça, ça a été hyper dur à partir de l’après waypoint, c’est-à-dire à partir du premier tiers du parcours. J’ai mis presque huit jours à y aller et je ne m’imaginais pas passer autant de jours en mer au final. J’ai alors eu une grosse fracture du mental. Il y avait de l’air et c’était cool parce que ça avançait, mais je ne savais pas où étaient les autres, ni où je me situais dans la flotte.

J’ai écouté le classement à partir du deuxième ou troisième jour. En gros, quand les deux grosses options se sont dessinées. Je voulais savoir qui était parti dans le sud et écouter les évolutions des uns et des autres. Ce qui a été dur, c’est d’être tout seul. Je m’en étais déjà rendu compte depuis deux ans. Je sais que lorsque je ne vois personne à l’AIS, c’est hyper dur pour moi de me motiver. Je viens de l’inshore et je savais que c’était ce qui allait pêcher. On part en faisant les malins en disant qu’on n’a pas de moyens de communication mais ce n’est même pas ça en fait. On a une météo qui est approximative et souvent ça a été un casse-tête monumental. De plus, ce qu’on avait sur l’eau n’avait souvent rien à voir avec ce qui était annoncé. Dans ce type de situation, on remet tout en question et c’est hyper dur.

J’ai du mal à être ultra performant quand je ne vois personne et en plus de ça, je commence à réfléchir à plein de trucs du coup, je sors un peu de ma course. J’ai écouté le Podcast d’un mec qui a passé 300 jours sur un île déserte et il raconte que quand on est sociable, ce genre d’expérience, c’est très dur. A terre, je passe mon temps à parler et là je n’ai pas pu le faire ce qui fait que j’ai eu du mal à trouver la motivation. Ça a été un peu une déception en soi car je pense que je suis capable de plein de choses mais lorsque je suis tout seul, je perds de mes capacités. Je pense que si je veux être bon en solitaire, j’ai beaucoup de travail, notamment en Mini 6.50 quand on ne dispose de rien.

Lors de la première étape, j’avais vu une baleine et plein d’autres choses. Là, rien, à part des poisons volants. C’était assez frustrant. J’ai, par ailleurs, été assez content de faire une petite remontée lors des dernières 24 heures. Au classement de samedi je pointais 31e et loin car Arthur (Petrucci) qui termine finalement derrière moi, était 50 milles devant. Je me suis arraché pendant deux jours et c’est cool pace que ça prouve que je sais faire marcher mon bateau.

C’est atroce d’arriver de nuit. C’est un peu comme si on nous bandait les yeux pour ouvrir notre cadeau de Noël et qu’on nous disait « vous le verrez demain ». La sensation d’ouvrir le cadeau est là et en même temps on ne sait pas ce que c’est. Tu vois des lumières, le comité à 100 mètres… En fait, tu vois tout et rien en même temps. Du coup, tu te mets un peu en panique, surtout quand, comme moi, tu n’es jamais venu en Guadeloupe.

J’ai vu un paquet d’étoiles filantes en mer et j’avais fait un vœu : arriver soit au moment du coucher du soleil, soit au moment du lever. Perdu ! Je suis arrivé à 4h du mat’, comme à la Les Sables – Les Açores – Les Sables ! C’est hyper frustrant, néanmoins je suis hyper content d’arriver. Je pense que je n’ai pas trop la notion d’avoir traversé l’Atlantique en solitaire mais ça va venir. Là où je suis content c’est que le projet est né il y a cinq ans sur un lit d’hôpital. Je n’imaginais alors pas ce que ça pouvait être. J’ai beau être ultra passionné de voile et avoir regardé un maximum de vidéo de la Mini Transat depuis 2018, je me rends compte que tant qu’on ne la vit pas, on ne peut pas savoir ce que c’est. J’ai eu 25 ans le lendemain du départ de la course et j’ai un peu l’impression d’être devenu adulte. »

 

Titouan Quiviger ( 1009 – Les Extraordianaires), 25e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 09h52’48” (heure française). Il a mis 15 jours, 20 heures 32 minutes 48 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 25 jours 22 heures 16 minutes 55 secondes.

« Je suis heureux d’arriver et de retrouver ma famille et les copains ! J’ai attendu ce moment depuis le deuxième jour de cette deuxième étape ! Le début de course s’est super bien passé pour moi dans du petit temps, des conditions que j’aime bien. Ensuite, rapidement, les alizés se sont installés. J’ai pris le train sauf que j’ai fait une grosse chute dans le bateau et que cela a mis un peu ma course entre parenthèses. Je suis tombé sur la cuisse et j’ai passé une journée sans sensibilité dans la jambe. Comme je me suis fait bien mal et que j’avais un bel hématome, j’ai préféré mettre le pied sur le frein. Je me suis dit « ne fais pas de connerie, le principal but c’est d’arriver de l’autre côté ». Au bout de deux jours, tout s’est résorbé. Ça a été un petit mal pour un super bien à l’arrivée ! (Rires)

Faire la Mini Transat, c’est génial ! C’est fou ! Ce qui m’a motivé pendant toute la traversée ce sont toutes les équipes de l’asso Les Extraordinaires et du restaurant Le Reflet. J’ai énormément pensé à eux dans tous les moments durs. C’était une force énorme. Ma course, je la leur dédie aussi un peu. C’était trop chouette de les avoir dans ma tête. J’ai pleuré un nombre de fois incalculable. J’ai pleuré de joie, de tristesse, de tout… J’ai aussi rigolé. Bref, j’ai vraiment fait des grands huit sur le plan moral. C’est d’ailleurs ce qui est si chouette dans ce genre d’expérience. Humainement, la Mini Transat, c’est assez fou ! Je m’attendais à ce que ce soit fort en émotions. Je savais que lors de la deuxième étape je serais mois à l’aise que lors de la première, notamment au portant. Je dis « respect » aux premiers. Ce sont des bourrins mais des bourrins tellement bons !

Je vais avant tout retenir les moments d’émotions. Ceux où j’ai vraiment été touché. J’ai visualisé le moment de l’arrivée un nombre de fois incalculable et au final, c’est plus que génial ! Il n’y a pas de mots. C’est trop bien ! Ma deuxième place sur la première étape restera un gros « plus ». Le trophée restera sur ma cheminée, même si je n’en ai pas chez moi ! (Rires) Personne, en tous les cas, ne pourra me l’enlever et je suis trop content de l’avoir ! Ce n’est que du positif ! »

 

Philippe Berquin (1039 – Audilab), 26e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 10h24’05” (heure française). Il a mis 15 jours, 21 heures 04 minutes 05 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 27 jours 5 heures 59 minutes 19 secondes.

“Je vais bien, je suis super content d’être arrivé. C’est la première fois que je faisais la traversée en solitaire et c’est très bien. C’est ma 7e transat mais ma première en solitaire, et je peux vous dire que ce n’est pas du tout la même chose. C’est beaucoup plus engagé, parfois démoralisant, euphorisant… Je suis passé par des états d’esprit que je ne connaissais pas en équipage ou en double. Là, en solitaire, on peut toucher le fond et en ressortir. Le mauvais ou parfois le bon moment de la journée c’est le classement. Au début, c’était bien mais après je ne faisais que reculer.

Toutes mes drisses en haut du mât se sont coupées en 24h ! Je pense que c’est parce que j’ai dû changer mon mât avant de partir. J’ai essayé d’y monter une fois dans les alizés mais j’avais besoin de ma drisse de grand-voile car le bateau n’était pas appuyé. Comme je me suis explosé dans le mât, j’ai décidé de vite redescendre. Par conséquent, je devais descendre mon spi une fois par jour pour couper la drisse et la bouger. C’était un stress permanent, je craignais que le spi ne tombe devant.

On a mis le spi le 4ème jour et après on ne l’a plus enlevé seulement pour alterner entre le petit, le grand spi ou le spi avec un ris. C’était top les glissades. J’ai quelques images qui sont assez incroyables ! Quand on régate les uns contre les autres en baie de La Rochelle, on fait des petits surfs mais là, on a fait des surfs pendant des heures ! C’est assez formidable, jouissif. C’est une expérience assez incroyable le solitaire. Je suis assez admiratif de tous les jeunes (skippers) qui se lancent là-dedans, qui n’ont pas mon expérience et qui arrivent à monter des projets. J’ai envie de tous les féliciter !

J’avais déjà fait la Mini en 1989 mais c’était en double. Et pour tout le monde, faire la Mini en double, ce n’est pas faire la Mini. Le classement n’est même jamais cité. Alors maintenant, ça y est ! Je peux que j’ai fait la Mini Transat. J’ai pris ma revanche ! “

 

Arthur Petrucci (973 – Duvergt-FBI-Les Petits Doudous du Scorff Lorient), 27e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 10h25’25” (heure française). Il a mis 15 jours, 21 heures 05 minutes 25 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 27 jours 15 heures 01 minute 55 secondes.

“Je suis content d’être arrivé, de pouvoir revoir les copains et de poser pied à terre. Il y a trois jours, on commençait à apercevoir les petites lumières des porte-conteneurs, qui nous indiquaient qu’il y avait un peu de vie dans le coin. J’ai hyper bien vécu ces 15 jours en mer. C’était une super aventure. Ce que je me disais en mer, c’est que c’est hyper petit géographiquement. Même si on a des bateaux de course, on a mis seulement deux semaines pour traverser l’Atlantique. Par contre, émotionnellement c’est immense. On a eu de la chance avec les conditions de vent et les belles conditions météorologiques. Les bateaux se prêtaient bien à ces conditions-là.

Au début de la course, j’étais dans un bon paquet en sortant à El Hierro. Puis au passage du front, je pense que je suis plutôt en tête, en regardant les gens autour de moi. Ensuite de ça, je décide d’aller chercher de la pression au sud. A partir du 30 octobre, je ne vois plus personne jusqu’au 6 novembre. Puis j’ai croisé deux personnes, Corto (Yannick Deschand), puis Sacha (Lanièce). Je ne me suis pas trop comparé à eux car on avait souvent des trajectoires différentes. Moi, je me recallais plutôt au nord alors que ceux que j’ai croisé, ils allaient plutôt chercher à faire des bords rapprochants.

C’est quand même une aventure assez dingue au niveau humain et au niveau investissement. L’investissement que chaque skipper a pu mettre dans son projet est énorme. On ne se rend pas compte notamment du processus qualificatif. On était en Méditerranée ensemble avec Lilian ou Philippe, avec qui je suis quasiment arrivé en même temps ici. On a dû faire peut-être 15000 km à la voile en tout !

C’est un projet à 100% depuis 3 ans, c’est génial de partager cette aventure avec mes proches. C’est un sacré accomplissement et c’est génial de le partager avec mes amis, ma compagne, ma famille, et d’avoir tous ces gens qui sont autour de moi à l’arrivée. J’ai aussi de la chance d’avoir trouvé des sponsors dans le dernier mois avant le départ. Ce sont des sponsors qui viennent pour la plupart de chez moi dans le sud-ouest. C’est une grande chance de partager ça avec des entreprises qui me sont chères et tous ces gens autour de moi. Je mesure la chance que j’ai.”

 

Hugo Cardon (889 – Hugo Sarth’Atlantique), 28e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 10h49’38” (heure française). Il a mis 15 jours, 21 heures 29 minutes 38 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 27 jours 15 heures 01 minute 55 secondes.

“C’est un soulagement, et en même temps, ce n’était pas si compliqué que ça (rires). C’était trop cool, je me suis éclaté ! Pendant la traversée, je mettais des petits traits dans le bateau pour compter le nombre de jours qu’il me restait sinon j’étais perdu. C’était bien cool, je dirais même trop court. Ça donne vraiment envie d’en refaire !

Le début de course a été très long. On a fait trois ou quatre jours dans la molle puis on a dû passer dans un front de 25 nœuds au près. C’est clair qu’on n’était pas venus chercher ça sur la transat ! Je me plais dans les conditions de vent fort donc ce petit front m’a fait plaisir. J’étais bien dans le match au début avec Lucas (de Courreges). Après, nous n’avons pas les mêmes bateaux, ni le même talent. Les autres sont vraiment forts !

J’étais dans le paquet de tête pendant la première partie de course et ensuite j’ai décidé de tenter une option dans le sud avant eux. A ce moment-là, j’étais seul pendant plusieurs jours, sans communication à la VHF et ni à l’AIS. Au classement ça allait toujours, j’étais plutôt bien, donc mon option était plutôt pas mal !

Quelque temps après, je croise Titouan (Quiviger) par hasard. Ce n’était pas tant un soulagement, mais c’était vraiment cool car on a pu faire une bonne partie de la course ensemble, ça m’a beaucoup motivé. Parfois on perd le rythme, on pense qu’on dort trop, qu’on n’empanne pas au bon moment ou qu’on joue moins les bascules. Quand on est à deux, on se challenge beaucoup plus ! On pousse le niveau et on essaye de tenir la tête de la flotte.

J’arrive avec un bateau presque entier. En effet, j’étais bien au classement il y a trois jours et une nuit, j’ai eu un gros problème électrique avec mon pilote automatique. J’ai fait un gros vrac, un gros départ à l’abattée. La GV a arraché la basse bastaque et un peu la barre de flèche. J’ai passé plusieurs heures à réparer mon pilote donc j’ai perdu pas mal de temps. Il y avait beaucoup de vent et de mer donc c’était un peu compliqué. Je n’ai pas pu avancer autant que je voulais hier car c’était le côté où le mât était plus fragile. Cette nuit, j’ai enfin bourriné autant que je le pouvais pour rester devant Sasha donc objectif réussi !

Pour moi, c’est l’aboutissement de plusieurs années de sacrifices, où je n’ai pas beaucoup vu ma famille car j’étais souvent proche de la mer. Arriver de l’autre côté, c’était la finalité du projet. Cela me permet de remercier mes parents et toute ma famille qui m’ont soutenu dans ce projet. Je suis content peu importe le classement, même si je pense qu’il n’est pas trop mal !”

 

Sasha Lanièce (1053 – Dagard), 29e Série à Saint-François

La skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 10h58’55” (heure française). Elle a mis 15 jours, 21 heures 38 minutes 55 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 26 jours 22 heures 12 minutes 09 secondes.

« Je réalise enfin que je viens d’arriver en Guadeloupe et que j’ai vraiment fait la Mini Transat. Il y a encore 24 heures, je me disais « il est long ce convoyage quand même ! ». C’était bien intense. Je n’ai pas beaucoup dormi ni mangé. Je n’arrêtais pas de me dire « demain ce sera plus calme », mais en fait ce n’était jamais plus calme. Je suis contente car je n’ai rien lâché alors que c’était vraiment dur. Mon bateau a été super et j’étais très contente d’être avec lui. J’ai envie de la refaire, mais en mieux. Quand c’est la première fois, tu n’oses pas beaucoup, tu as peur de casser… Alors qu’on peut vraiment tirer beaucoup sur les bateaux. C’était impressionnant quand le bateau partait dans les surfs. J’étais à la barre et j’avais peur, j’avais hâte que ça s’arrête. Le bateau allait tellement vite sous spi c’était dingue ! Mais il est fait pour ça. J’ai l’impression de l’avoir torturé pendant deux ans en Bretagne et là, il était enfin dans son environnement, il devait être trop content !

J’avais choisi l’option sud depuis le début. Mais quand la flotte s’est séparée en deux, on était que 10 dans le sud, on se demandait si c’était vraiment la bonne option. Mais j’y croyais, c’était super. J’allais déjà tellement vite, je ne voulais pas aller chercher encore plus de vent au sud. Dès que je tapais dans une vague, je me disais « quand je vais ouvrir les yeux, le bateau aura éclaté ! » J’allais dans des surfs à 19 nœuds ! Je faisais des journées à 15 nœuds de moyenne, c’était super rapide ! Dans les alizés profonds, je n’avais jamais eu ça avec mon bateau. A par l’aérien qui est un peu de travers, je n’ai pas cassé grand-chose. J’ai pu installer un système de spare.

Je ne sais pas trop comment résumer cette aventure, je ne réalise pas trop à vrai dire. J’ai fait la Mini Transat et maintenant je sais que la Route du Rhum va être très dure. (Elle s’engage sur le circuit Class 40 ndlr). »

 

Antoine Tricou (940 – Esprit Nature), 30e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 14h40’37” (heure française). Il a mis 16 jours, 1 heure 20 minutes 37 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 26 jours 22 heures 18 minutes 15 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« Je suis exténué ! C’est juste fou, j’ai traversé l’Atlantique ! J’en garderai vraiment un souvenir de fou. Je m’étais préparé à pas mal de choses mais j’étais franchement à des années lumières de ce qu’il s’est vraiment passé. Entre péter les plombs sur son bateau dans les grains puis voir la côte et les copains ici, la transition est un peu dure, c’est un gros choc. Je suis content d’arriver. Cela fait sept jours que je n’ai plus d’aérien, plus aucune info. Je n’ai pas pu beaucoup dormir donc j’ai pas mal galéré.

Les conditions étaient toniques. Je repensais à toutes les vidéos qu’on a regardé pour se préparer à la transat, où les gars étaient en train de faire l’apéro et mangeaient des tapas sur le pont ! (rires). Nous nous étions sous l’eau 24/24h. Sur le pont, je prenais des sceaux de mer entier. J’ai trouvé que c’était intense. Tous les matins, je me disais « c’est que du bonheur, il faut kiffer ». Ce n’est pas comme les courses d’avant saison, où l’on s’arrache les cheveux parce qu’on a perdu deux milles sur un concurrent. Pourtant avec la fatigue, on se les arrache quand même, on devient fou, on crie…

Mon bateau ? C’est un miracle qu’il soit là. Dans un grain, j’ai vraiment senti retourner le bateau. Le mât, les barres de flèche, tout était complètement sous l’eau. J’ai perdu tout ce qu’il y avait dans le cockpit. Le spi était coincé entre les barres de flèche et les haubans donc le bateau ne s’est pas redressé, il est resté couché dans l’eau pendant dix minutes. Je ne savais plus quoi faire, je pensais que j’allais démâter ! Bref, j’ai vraiment traversé toutes les émotions. Et je pense que je ne suis pas le seul. Quand on se regarde avec les copains, on sait qu’on a vécu les mêmes choses, c’est indescriptible.

C’est fou de mettre un pied ici en Guadeloupe. C’est deux ans et demi de travail qui s’achèvent dans un claquement de doigts. C’est chouette de retrouver la famille, les potes, Nicolas d’Esprit Nature ainsi que toute la famille des ministes avec qui on a passé beaucoup de temps. Je ne vais pas me reposer tout de suite, je vais d’abord profiter ! »