Mini Transat

Victoire Martinet (1031 – Chilowe), 31e Série à Saint-François

La skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 17h08’30” (heure française). Elle a mis 16 jours, 3 heure 48 minutes 30 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 27 jours 12 heures 27 minutes 15 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« La boucle est bouclée. J’ai voulu faire la Mini Transat en 2019 après avoir assisté à l’arrivée de la course au Marin. De voir certains raconter leur course, avec plein d’émotions comme je suis en train de le faire, ça m’a trop donné envie. Aujourd’hui, je suis là ! Je ne réalise pas du tout ! C’est trop bien. Je suis trop fière. C’était hyper dur, beaucoup que tout ce qu’on a fait avant. Incomparable !

On est parti dans le sud parce que je croyais à fond à cette option mais celle-ci ne marchait que si on était rapide. Dès qu’on est arrivé dans les alizés un peu forts, j’ai eu des problèmes techniques, je n’avais pas d’énergie, je n’arrivais pas à mettre le pilote et j’étais obligée de barrer. Je me suis éclatée – au sens fatiguée – à la barre. J’ai donc dû vraiment lever le pied. De plus, j’avais un problème en drisse de tête. Je ne pouvais qu’envoyer un spi de capelage. De ce fait, je me suis toujours trouvée sous-toilée. J’ai vu le groupe partir. J’ai notamment vu les filles gambader devant pendant que moi, j’étais à 70% du bateau.

Je me suis dit que la Mini Transat en tant que course, c’était fini et qu’à présent j’allais avant tout me battre contre moi-même. C’est cependant ce que j’étais venue chercher. Mon but n’était pas d’aller le plus vite possible mais d’arriver de l’autre côté. J’ai préservé le matériel. J’ai passé huit jours toute seule. Je n’ai croisé personne. J’étais vraiment solo dans ma bulle, genre « Martine traverse l’Atlantique ». J’en chiais. Dès que j’avais peur, j’affalais mais je me suis un peu réveillée sur la fin. Quand j’ai recommencé à revoir des gens à l’AIS, ça m’a remotivée. Je suis montée en haut du mât et je suis allée poncer la pièce qui abimait ma drisse. Après, ça allait mieux, j’ai pu renvoyer mon spi à fond et lors des trois derniers jours je me suis bagarrée avec les autres. Sur la ligne d’arrivée, je m’en suis fait deux et je suis trop contente !

Franchement, je suis trop fière et c’est trop bien. Ce qu’on a fait, c’est ouf ! On est resté tout seul pendant 15 jours ! Tous mes proches dont c’est le métier et qui font ça chaque année, vraiment, ce sont de grands malades ! Moi je ne veux pas faire ça ! La prochaine fois que je traverse l’Atlantique, c’est en famille, avec des potes, sur un grand bateau en jouant aux cartes, en écoutant de la musique et en partageant ce qui nous passe par la tête. Franchement, la solitude, j’ai trouvé ça horrible !

Moi, je n’avais encore jamais fait de portant dans du vent fort en solo en trois ans de projet. Tout l’hiver je me suis entraînée dans la pétole et j’ai eu hyper peur. J’ai fait des départs au tas qui m’ont fait vraiment flipper. Il y a eu plus de vent que ce que j’imaginais et la mer était dégueulasse. Pour moi, les alizés, c’était une grande houle océanique, des grands ciels bleus qui permettent de charger les panneaux solaires. Les miens, pendant trois jours, ils n’ont pas pu charger. J’ai, par ailleurs croisé le Maxi Banque Populaire XI au milieu de l’Atlantique mais je n’ai pas pu leur parler car je n’avais pas de batterie. J’avais tout éteint et juste laissé l’AIS. Je l’ai vu débouler à 36 nœuds ! »

 

Sylvain Karpinski (1055 – Gusta), 32e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 17h16’25” (heure française). Il a mis 16 jours, 3 heure 56 minutes 25 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 27 jours 12 heures 27 minutes 15 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« Pour moi, ça a été une course en trois phases. Dans la première, il y eu quatre super journées où j’étais bien placé dans le sud. Je venais de croiser Adrien Simon qui revenait comme un bourrin quand j’ai cassé mon bout-dehors et ouvert mon spi en deux dans un méga vrac. Ça m’a pris quatre heures pour le changer. La nuit suivante, j’ai perdu mon spi max qui était attaché aux filières derrière. Dans un départ à l’abattée, le bateau s’est couché. J’ai réussi à récupérer un bidon qui se faisait la malle, mais pas la voile. Le matin suivant, mon deuxième bout-dehors a pété et franchement, j’étais vraiment dégouté.

Je savais que le mode « course » était alors fini. J’ai continué en mode « convoyage » mais comme je ne voulais pas arriver deux semaines après tout le monde, j’ai fabriqué un troisième bout-dehors avec les deux autres. J’ai quand même opté pour un mode un peu dégradé pour ne pas casser encore une fois, mais sans spi max, dans les conditions qu’on avait, c’était infernal. La phase 2, c’était cool parce qu’on s’est tiré la bourre avec deux-trois autres copains, bord à bord. Ça, ça a vraiment été un gros kiff ! La phase 3 a sans doute été la plus sympathique et c’est quand j’ai commencé à réaliser que c’était la fin. J’ai cherché à profiter à fond des derniers jours. Même si c’est parfois long et pénible, on fait quand même un sport de dingue ! On est mal installé dans les bateaux car on est soit assis, soit couché. C’est assez physique, finalement.

Tout ce que je voulais, c’était arriver le plus vite possible pour retrouver mes petits chouchous (ses enfants, ndlr) et pouvoir boire de la bière !  Ça a quand même été deux années de projets intenses et maintenant que c’est fini, je pense qu’il y va y avoir un petit deuil à faire quand même. Dans l’instant, il y a plusieurs sentiments mêlés car il y a eu du bon et du moins bon. Je sais que c’est le bon qui va rester car il y a eu du gros plaisir quand même ! »

 

Pierre-Arnaud Destremeau (990 – Chorus), 33e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 17h29’52” (heure française). Il a mis 16 jours, 4 heure 9 minutes 52 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 26 jours 17 heures 23 minutes 32 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« C’est fait et c’est incroyable ! Par moments, ça a été long, notamment sur la deuxième semaine. Je pense que j’ai un peu trop poussé mon option nord mais je suis content d’avoir quand même bien rattrapé le peloton. Les premiers sont arrivés très loin devant et bravo à eux. Moi, je suis content car j’ai profité pendant deux semaines. Je n’ai rien cassé, hormis le génois dont j’ai cassé la tête mais dont je n’ai plus eu besoin de me servir ensuite. J’ai pu faire ma course à 100% même si j’étais un peu trop en mode « croisière » je pense. J’aurais pu me secouer un peu plus en termes de performance.

Il y a eu beaucoup d’émotions. A un moment, je me suis énervé contre moi-même car j’ai perdu mes lunettes de vue. Dans le même temps, il y a eu des grains et ils m’ont fait peur. Idem les fois suivantes, même s’ils étaient un peu moins forts. Le moral, c’était en haut, en bas, en haut, en bas un peu tout le temps. A deux-trois moments, je me suis assis dans le bateau et j’ai décrété de ne rien faire.

Je pense que sur cette Mini Transat, chacun vit un peu son expérience. Moi, la mienne, ça a vraiment été deux semaines de défi contre moi-même. Je pense que le plus dur, c’était la solitude. Les images que je garderai en tête ? Le départ a été incroyable mais l’arrivée également. Quand on voit l’île de la Désirade apparaitre, on sait qu’on est au bout et il se trouve que ça relance plein de choses. J’ai fait quand même les trois derniers jours au contact avec les copains et ça, ça a vraiment été trop sympa. En franchissant la ligne, j’ai ressenti un soulagement et j’ai pris conscience que c’était deux ans de projet qui prenaient fin. Ça a été très fort ! »

 

Damien Doyotte (985 – Blutopia), 34e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 17h53’08” (heure française). Il a mis 16 jours, 4 heure 33 minutes 08 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 27 jours 3 heures 7 minutes 47 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« Pour moi, c’est un rêve de quinze ans qui devient réalité et c’est incroyable ! Cette arrivée en Guadeloupe, c’est extraordinaire ! Ça a été dur. Dès le quatrième jour dans les alizés, mon spi max a éclaté et derrière, toutes mes voiles y sont passées. Je suis arrivé avec le spi médium et trois ris dans la grand-voile donc je ne tenais plus, mais ça a vraiment été une super transat. Il y a des mots qui me reviennent de mon ancien patron, Sébastien Guého, qui a fait, lui aussi, la Mini Transat, et qui avait dit à son arrivée que c’était inestimable de pouvoir dire au petit garçon qu’il était et qui rêvait de ce truc-là que c’était fait. Il devait être dans le même état que moi et je le comprends aujourd’hui !

Il y a mille choses que je garderai en mémoire : des couchers et des levers de soleil, des nuits d’étoiles magnifiques, des surfs sous spi, des moments de remise en question sur soi-même… C’est vraiment un tout. Il y a l’aspect compétition et l’aspect aventure. Pour moi, ça s’est vite transformé en une aventure plus qu’en compétition mais ça valait vraiment le coup ! Cette expérience a tenu toutes ses promesses. Lorsque j’ai franchi la ligne, j’ai hurlé de joie. A partir de Petite Terre, j’ai commencé à me dire « ça y est, c’est fait », mais le bip d’arrivée, ça a été la délivrance. L’accueil ici est fou. Ma femme et mes enfants sont là. J’ai pensé à eux toute la course. Ce sont eux qui m’ont permis de tenir à la fin avec les petits mots qu’ils m’avaient laissé dans le bateau. Je ne les remercierai jamais assez de m’avoir laissé faire ça ! »

 

Thomas Cornu (882 – Napadelys Invyo), 35e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 18h01’50” (heure française). Il a mis 16 jours, 4 heure 41 minutes 50 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 26 jours 18 heures 32 minutes 17 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« Je suis hyper content d’être arrivé ! C’est un truc de fou d’être là ! La performance n’est pas celle que je voulais et j’ai eu des petits problèmes à la fin mais clairement, ce n’est pas une perte de pilote qui va me gâcher mon plaisir ! C’est juste incroyable d’être là, de retrouver les gens ! C’était hyper intense ! On était content parce qu’on attendait 20-25 nœuds d’alizés, mais moi je n’avais pas capté ce que c’était ! Mon bateau était trempé ! C’était une piscine ! Il n’y a pas eu beaucoup de temps à la contemplation. Au départ, je pensais que je passerai des nuits à dormir dehors ou à regarder les étoiles mais là, si je dormais dans le cockpit, je me faisais rincer !

A la fin, j’ai passé trente heures à barrer le bateau. On ne se rend pas compte du boulot que fait le pilote, sauf le jour où on ne l’a plus ! Même prendre un ris, ça devient une horreur car quand tu lâches la barre pendant deux secondes, le bateau part directement au tas. C’était hyper compliqué de faire sans. J’ai pensé réparer mais j’ai vite compris que ce ne serait pas possible. Dès que je le rebranchais, il faisait une embardée à gauche, puis une à droite. J’ai fini par tout affaler et j’ai débranché tous les instruments, mais ce n’est pas revenu. J’ai mis le petit pilote de « spare » mais il n’a pas servi à grand-chose.

Si j’ai souffert de la solitude ? Oui, je pense que j’ai déjà oublié à quel point mais si je visionne les images de ma GoPro, il y a deux ou trois plans où je risque d’être un peu perdu dans le bateau. La première personne à qui j’ai parlé après huit jours sans aucun contact, ça a été Alexandra (Lucas). J’étais tellement content de pouvoir échanger avec elle ! C’était presque incroyable d’avoir quelqu’un à la VHF ! En plus, j’avais encore mon problème d’AIS et je ne voyais rien autour. J’ai fait toute la course avec l’antenne de secours. Je crois qu’au niveau « répa », je ne suis pas très bon ! (Rires) C’est un point à améliorer pour l’année prochaine !

Ça a été génial de voir le bateau aller à des vitesses incroyables pendant des jours et des jours. J’ai halluciné de la puissance de ces petites machines ! Pour le coup, je me suis fait déposer par quelques Maxi 6.50 et ça m’a un peu énervé, j’avoue. Au final, c’est un aboutissement, ça c’est clair. Quand je suis arrivé, c’était juste magique ! J’ai un peu craqué avant franchir la ligne en réalisant un petit peu ce qui se passait. Je voyais Petite Terre, l’eau turquoise et les premiers bateaux qui commençaient à arriver vers moi… Très vite, j’ai aussi vu mon père et mon oncle et là, j’étais complètement dingue ! C’est absolument fou de me retrouver ici et de voir mon bateau ici ! Je n’étais encore jamais venu aux Caraïbes. Ça a l’air hyper sympa et je suis super content d’y être arrivé à la voile ! »

 

Alexandra Lucas (989 – Region Île de France), 36e Série à Saint-François

La skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 21h12’08” (heure française). Elle a mis 16 jours, 7 heure 52 minutes 8 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 28 jours 6 heures 40 minutes 15 secondes.

« C’était vraiment les montagnes russes. Il y a des moments où on est hyper heureux, d’autres où on n’en peut plus, on se dit « mais qu’est ce que je fout là ! ». Faut être con pour traverser l’Atlantique sur un bateau comme ça ! Mais à la fois, c’est trop bien. Par contre, on m’a menti sur la plaquette au départ ! On a commencé avec du près et de la pétole. C’était hyper chill. Les moments de pétole ont été rudes mais je pense qu’ils m’ont rendu plus zen qu’avant. C’est toujours hyper grisant. Quand les alizés sont arrivés, c’était trop bien. C’est comme un énorme ventilateur qui nous pousse, c’est vraiment trop de la balle ! Dans les grains par contre, ce n’était pas drôle du tout. 

Il y a un moment où j’ai eu peur quand j’étais au milieu de l’Atlantique. Je me suis dit « cocotte faut pas qu’il t’arrive quelque chose ! » J’entendais les autres qui cassaient beaucoup donc j’ai bichonné mon petit bolide. J’ai vraiment eu de la chance avec mon bateau, je n’ai pas eu de problèmes. A part sous les grains, je me sentais vraiment à l’aise sur le bateau. Je n’ai pas encore trouvé tous les trucs, tous les réglages du pilote ou tous les réglages de voile, ce qui m’agace encore beaucoup mais c’est chouette. Je vais bientôt atterrir, pas tout de suite. Je me rends compte à quel point c’est « waouh » ce qu’on vient de faire. On est à Saint-François quoi, je n’arrive pas à y croire !

La première étape, c’était un peu une répétition de la SAS l’an dernier. Grosso modo on connaissait la route. J’ai trouvé la deuxième étape un peu longue. J’aurais dû mettre un peu l’accélérateur. Je n’étais pas malade pendant cette étape donc c’était chouette. C’était cool de naviguer en culotte/soutif plutôt qu’en salopette/bottes !

J’ai un souvenir super dingue qui m’a marqué. J’étais dans le cockpit, je me préparais à aller dormir et ça filait sous spi. Par la porte du bateau, je voyais les étoiles et les constellations, c’était incroyable. Les levers et les couchers de soleil à foison c’était aussi incroyable. On les voit tous et ils sont tous différents !

La Mini Transat, c’est un grand moment hors du temps. On s’est tous donné très forts et très dur pour vivre ça, pour avoir la chance d’être là. On a tous vécu des moments durs et des moments cool. Je suis trop contente de revoir tout le monde. C’était trop bien mais je ne suis pas sûre de le refaire demain. J’ai traversé l’Atlantique en fait, ce n’est pas rien !  »

 

Grégoire Cheron (887 – Neortex), 37e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce lundi 13 novembre à 22h30’37” (heure française). Il a mis 16 jours, 9 heure 10 minutes 37 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 26 jours 23 heures 09 minutes 37 secondes.

« Je suis très content d’arriver parce que je termine ainsi mon projet. Ça fait quatre ans que je le mène et il y a donc la symbolique de terminer le cycle. C’était important pour moi, sur le plan de la persévérance notamment. Concernant la course, au début j’ai eu l’impression d’avoir tout fait à l’envers mais mine de rien, je n’étais pas si loin derrière Michaël (Gendebien), Ulysse (David) et Bruno (Lemunier). Ensuite, j’ai perdu tout le monde à l’AIS pendant six jours. Ça a été un peu bizarre moralement parce j’ai perdu des points de repère. Je ne savais pas si ce que je faisais était bien ou pas. A un moment, j’ai croisé Sylvain (Karpinski) et ça, c’était chouette.

Vendredi soir, j’ai, hélas, vécu une soirée un peu merdeuse avec des grains. J’ai fait beaucoup de bêtises et du coup j’ai dû finir par calmer un peu le jeu. Après ça, mon aérien a eu un problème. Je suis donc monté en tête de mât. Ça a été pour moi le pire moment de ma transat mais il se trouve que mon aérien était juste dévissé. J’ai pu le remettre mais j’ai vécu un moment où j’étais vraiment dans le mal, physiquement et psychologiquement. Dans la foulée, j’ai vu dix personnes passer devant moi. J’avais le secret espoir de terminer dans le Top 30 mais je ne le suis pas.

Je suis content car j’arrive à l’heure de l’apéro alors que normalement j’arrive toujours à 4h du mat’ et ça, ça fait plaisir ! Je retrouve aussi ma chérie et ça, ça fait plaisir aussi ! J’ai beaucoup pleuré pendant trois jours donc là, en arrivant, j’avais déjà un peu mentalisé tout ça. A présent, fini les départs au tas, le mal aux fesses, la solitude et tout le reste ! (Rires). Ce que je garderai en tête à propos de cette expérience ? Des images de belles navigations sous les étoiles sans doute, mais ce que je n’oublierai pas c’est ce moment-là. Ce moment où on retrouve les proches et les copains ! »

 

Gaëtan Falc’hun (868 – Philou), 38e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce mardi 14 novembre à 01h09’48” (heure française). Il a mis 16 jours, 11 heure 49 minutes 48 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 27 jours 4 heures 59 minutes 38 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« C’est la première fois que je viens en Guadeloupe et ça fait hyper plaisir d’arriver jusqu’ici en Mini. Je suis cramé mais trop content. Le dernier bord, pleine balle, c’était vraiment l’apothéose ! C’est assez unique comme expérience. Je ne vais pas dire que c’était « les doigts dans le nez ». En effet, j’ai eu des petits pépins, un peu comme tout le monde je pense. Des pépins d’énergie, de mécanique mais aussi parfois des problèmes liés à des mauvais choix stratégiques. Malgré tout, c’est un truc de fou. On a traversé l’océan Atlantique sur un petit bateau !

J’étais très content d’aller faire du près, c’est vraiment ce qu’on m’avait vendu pour la transat. (rires). Mais quand les alizés se sont installés, c’était super. Le Pogo 3 ça mouille vraiment beaucoup, j’ai été bien servi. Au milieu – à environ 800 milles de l’arrivée -, je n’ai pas entendu la météo et je suis allé me mettre dans une grosse zone de pétole. Il faudra que je regarde la cartographie mais je pense que j’ai perdu une bonne journée. C’est une petite déception. A la fin du parcours, j’étais au taquet, c’était trop bien !

Ça fait des années que je prépare cette transat et c’est au moment où j’ai vu la Désirade que je me suis dit : « ok ça y est, c’est pour ça que j’ai fait tout ça et que je me suis préparé ». J’y suis arrivé ! »

 

Yannick Deschand (1040 – Corto – Voiles sans Frontières), 39e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce mardi 14 novembre à 01h11’40” (heure française). Il a mis 16 jours, 11 heure 51 minutes 40 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 27 jours 18 heures 27 minutes 32 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« Je suis vraiment très fatigué. J’ai eu un problème de pilote pendant les trois derniers jours de course. J’ai donc passé mon temps à la barre. C’était très dur car je ne pouvais ni manger, ni dormir. D’autre problèmes ont découlé de cette avarie de pilote : des vracs, des lattes qui cassent et déchirent le spi. Bref, c’était compliqué de faire toutes les manœuvres sans avoir la barre fixe. C’était une sacrée expérience…, nouvelle et intéressante ! Avant cette casse, c’était vraiment incroyable. C’était que du surf, du surf et encore du surf sous spi en permanence. C’était assez génial. Je vais essayer de retenir cela, au-delà de mes problèmes de pilote.

Ma stratégie pendant la traversée ? Suivre la route la plus courte puis descendre un peu au sud. J’ai essayé de vivre ma course sans trop m’occuper des autres. Je pense que ça s’est bien passé malgré tout. J’ai perdu quelques places sur les derniers jours mais je ne pouvais pas faire autrement. Je garderai de merveilleux souvenirs de cette transat notamment les surfs et les vitesses incroyables pendant plus de dix jours, mais aussi le magnifique bleu de la mer. Tout cela me reviendra une fois que je serai reposé ! »

 

Aglaé Ribon (626 – Quaternaire – développeur de performance durable), 40e Série à Saint-François

La skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce mardi 14 novembre à 01h53’24” (heure française). Elle a mis 16 jours, 12 heures 33 minutes 24 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 27 jours 22 heures 59 minutes 04 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« C’est un truc de malade ! Je n’avais jamais réussi à imaginer ce moment jusqu’à maintenant. C’est magique d’être en Guadeloupe après avoir traversé un océan, c’est dingue ! La traversée était super. Je suis très contente du bateau. J’ai eu quelques soucis techniques mais rien de grave. Pendant trois ou quatre jours, j’ai connu une grosse baisse de moral. Je me suis vraiment demandé ce que je faisais là et pourquoi je faisais ça toute seule plutôt qu’avec des copains ! Mais les trois derniers jours jusqu’à l’arrivée, ça allait beaucoup mieux.

Je suis partie au nord, où on a eu un petit peu de près. On avait eu un aperçu des alizés lors des trois derniers jours de la première étape, mais là on a vraiment eu des grandes glissades dans des alizés bien établis. C’était incroyable, magique, le bateau allait super bien. C’était fou de regarder la position du bateau en plein milieu de l’océan Atlantique ! C’est vraiment pendant cette deuxième étape que l’on a traversé l’Atlantique. J’en garde de super souvenirs.

Pour moi ce n’est que le début car je fais ce projet avec mon frère, qui est présent aujourd’hui. Notre objectif ? Faire, moi, la Mini Transat en 2023 et lui en 2025. On va donc continuer l’aventure avec un autre bateau au pôle de La Turballe pour préparer la transat suivante. Je vais donc continuer à naviguer en Mini pendant un moment ! »