Mini Transat

Miguel Rondon (1006 – Kristina II), 51e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce mercredi 15 novembre à 00h52’22 » (heure française).  Il a mis 17 jours, 11 heures 32 minutes 22 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 29 jours 01 heure 08 minutes 43 secondes.
Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)
« Cette Mini Transat a été très dure pour moi. A 2 000 milles de l’arrivée, j’ai commencé à rencontrer beaucoup de problèmes techniques ce qui fait que j’arrive avec un retard important sur les premiers. J’ai dû me battre constamment pour avancer. D’ailleurs, à un moment, je me suis posé la question d’aller au Cap Vert ou de continuer jusqu’en Guadeloupe. Finalement, je n’ai pas hésité longtemps mais j’ai clairement fait la course à cloche-pied. Si j’ai éprouvé du plaisir sur l’eau ? Oui, mais certainement pas assez. Comme je l’ai dit, ça a vraiment été dur. Les conditions, à la fois de mer et de vent, ont été assez costaudes et sans doute un peu trop pour moi. Ça a été difficile de me faire lâcher par le peloton car une fois que cela a été le cas, je n’ai jamais pu réussir à revenir. Au contraire, l’écart s’est creusé. Je suis déçu de mon résultat mais content d’être arrivé une nouvelle fois au bout de cette aventure. Est-ce que je reviendrai ? Il s’agissait de ma troisième participation cette année et je crois que c’est assez ! (Rires) »

Jonas Gomes (654 – Borrachudo), 52e Série à Saint-François 

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce mercredi 15 novembre à 13h10’43 » (heure française).  Il a mis 17 jours, 23 heures 50 minutes 43 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 29 jours 11 heures 45 minutes 22 secondes.

« C’est complétement phénoménal d’être arrivé jusqu’ici ! C’est un rêve d’enfant que je viens de réaliser. Je n’ai fait que pleurer de l’arrivée jusqu’ici au ponton. C’est indescriptible ! Je pense que je vais mettre quelques semaines pour retrouver les mots et pouvoir raconter cette aventure. Ça m’a vraiment plu. C’était dur parfois mais ce sera un souvenir que je vais garder toute ma vie. Je suis fier de mon bateau et de moi, fier d’avoir réussi.

 Le 9ème ou 10ème jour, il y a eu une succession d’orages qui m’ont empêché de bien me reposer. J’ai aussi cassé une fixation entre le safran et la coque. J’ai réussi à bien réparer mais c’était quand même fragile. Après ça, j’ai navigué plus tranquillement pour être sûr d’arriver en Guadeloupe, même si je devais aller moins vite.

C’était une expérience phénoménale. J’ai rêvé de cette arrivée pendant la moitié de ma traversée et c’est fait. Maintenant c’est la fête, voir les amis et récupérer un peu de la solitude. Je suis super fier du bateau qui a été phénoménal pendant toute la course ! »

 

Markus Burkhardt (833 – Zoe4life), 53e Série à Saint-François 

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce mercredi 15 novembre à 15h29’39 » (heure française).  Il a mis 18 jours, 2 heures 09 minutes 39 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 29 jours 21 heures 46 minutes 54 secondes.

« Eole nous a envoyé de sacrés grains cette nuit, ce n’était pas très gentil ! C’était les plus gros grains que j’ai eus sur la transat, je ne faisais que me coucher à chaque fois. J’ai bien réussi à dormir pendant la traversée, sauf vraiment la dernière nuit. Le reste de la transat était super sympa. J’ai seulement monté mon gennak ce matin. Sinon c’était que du spi, même pendant les grains !

Dès le premier jour, j’ai eu un problème avec ma pile à combustible. Elle n’a pas voulu s’enclencher. Elle disait « appelez le service ». Donc j’ai essayé de chercher mon téléphone mais je ne l’ai pas trouvé ! (rires) J’ai dû me débrouiller avec les panneaux solaires. C’était un peu chaud au début pour charger les batteries. J’ai souvent incliné le bateau, non pas par rapport au vent, mais par rapport au soleil. Au bout de quelques jours on s’y fait, ça s’est bien passé, je n’ai pas eu de black-out.

C’est d’abord une immense fierté d’avoir terminé cette transat. J’arrive au bout d’un projet de 4 ans. Il y a beaucoup d’émotions car c’est beaucoup de travail et d’argent. Lorsqu’on arrive au bout, on se réjouit d’arriver mais on n’a pas envie que ça s’arrête. C’est tellement beau. L’accueil est magnifique, c’est vraiment génial. Quand on rentre sur le chenal, on voit les Caraïbes et la mer azure. C’est quelque chose de magnifique. Je suis content de retrouver mes proches, mes amis et ma femme. Je suis super fier et super content. »

 

Xavier Coudroyer (848 – Elypso-Nitby-Petitfils), 54e Série à Saint-François 

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce mercredi 15 novembre à 15h40’21 » (heure française).  Il a mis 18 jours, 2 heures 20 minutes 21 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 29 jours 13 heures 55 minutes 50 secondes.

« C’est magique cette arrivée. C’est sans transition, on ne se rend pas trop compte qu’on arrive jusqu’à ce qu’on voit les premiers bateaux de pêcheurs, les premières maisons, la première plage. J’ai halluciné de la couleur des choses. Ce n’est pas comme chez nous ! On passe de 19 jours sur l’océan à être sur le port avec cette entrée incroyable ! On change de monde, on est en Amérique c’est fou, on est de l’autre côté ! C’était génial cette première transatlantique. Long mais génial. Je n’avais jamais navigué pendant autant de temps. Mais ça a été, cela faisait partie de la difficulté.

J’ai eu pas mal de petits problèmes techniques. La première semaine, c’était la course à fond. C’était sympa, on était dans le paquet un peu en mode régate. La deuxième semaine, c’était l’aventure. J’ai cassé un safran, encore cassé mon bout-dehors et j’ai perdu mon anémomètre. Ça fait dix jours que je n’ai aucune information de vent. Toutes les 48 heures je cassais quelque chose. La troisième semaine, il fallait réussir à en profiter, se dire que c’était la dernière course avec le bateau. Il fallait qu’on soit à l’unisson tous les deux, qu’on profite à fond et je crois qu’on a réussi !

C’est un projet de trois ans. Avec mes loulous, Marine ma femme, c’est toute une histoire de famille. Je les remercie infiniment. C’est ma team, c’est complètement grâce à eux. Merci à tous ceux qui m’ont supporté ainsi qu’aux partenaires, cela m’a aidé dans les moments de galère.

Je voulais aussi faire passer un message : On a beau avoir 40 piges, des enfants, il faut foncer, ne pas hésiter. Avec un budget raisonnable sur trois ans, on peut faire des trucs géniaux. Foncez, on s’en fout de l’âge, allez-y ! La Mini Transat, c’est pour vous ! »

 

Anne Liardet (903 – Cancer@work), 55e Série à Saint-François 

La skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce mercredi 15 novembre à 15h48’09 » (heure française).  Elle a mis 18 jours, 2 heures 28 minutes 09 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 30 jours 07 heures 27 minutes 47 secondes.

« Le premier truc, toujours sur une transat, reste d’arriver de l’autre côté. Néanmoins, même si je ne suis plus aussi compétitrice que par le passé, lorsque je suis sur l’eau, ça me titille. Le fait de ne pas avoir eu de charge de batterie suffisante pour mettre le pilote en mode « spi », ça m’a vraiment mis un coup de déprime. Je ne me suis pas mise en boule dans le bateau pour pleurer mais pas loin. Ensuite, je me suis mis un coup de pied au cul mais franchement, que c’est frustrant d’avoir un bon bateau et de ne pas pouvoir l’exploiter à fond ! Je crois que sur le début de course, je n’étais pas trop mal mais du jour au lendemain, mon panneau solaire neuf, celui que j’avais changé aux Canaries, est tombé en rideau. J’ai passé ma journée à essayer de le réparer mais j’ai compris que je n’y arriverai pas et que ma course était foutue.

La Mini Transat, c’est la seule course au monde où j’ai eu des problèmes électriques. En 1985, lors de ma première participation, mon groupe électrogène avait commencé à flamber et j’avais passé une semaine sans énergie. Je gardais le peu qu’il restait pour l’éclairage du compas de route. Là, rebelote. C’était écrit !

Trente-huit ans après, la boucle est bouclée. Je voulais refaire la Mini et je l’ai refaite. Ça n’a pas été la même. A l’époque, on avait eu des conditions clémentes et là, on a eu de la mer bien forte et bien formée. Dans l’alizé, c’était raide. Dans les années 80, on n’avait pas de bout-dehors, pas de spi asymétrique et des bateaux un peu plus standards. Aujourd’hui, ces derniers sont beaucoup plus exigeants et ça va beaucoup plus vite. Dans une descente de vague, je me suis fait peur tellement ça déboulait.

S’il y a eu du plaisir ? Par petits moments. La voie lactée ou le dernier quartier de lune comme un sourire au-dessus de l’horizon, c’était joli comme tout. A un moment, j’ai vu un paille-en-queue mais qui n’avait rien à faire là où il était. J’ai aussi vu un requin de 3 ou 3,5 mètres passer devant le bateau, pépouze. Trois jours après le départ de La Palma, j’ai chopé un truc dans la quille. Comme il était bas, je n’arrivais pas à voir ce que c’était. Ça pendouillait mais dans la pétole, plusieurs jours après, j’ai réussi à le choper avec ma gaffe. C’était finalement un filin avec un bout de bois au bout tout entortillé. J’ai coupé ce que j’ai pu mais le reste doit toujours être là. En fait, le plaisir, c’est comme le bonheur. Ce n’est pas linéaire.

A la toute fin, je me suis dit « putain, c’est ma dernière nuit en mer en course ». Ça m’a piquée. Malgré tout, ça restera ma dernière transat en course, ça c’est sûr. J’ai passé trop de temps, dans ma vie, à chercher des budgets. En revanche, je vais continuer à bosser dans le bateau parce que c’est mon univers. C’est ce que je connais et je veux continuer à collaborer avec la classe Mini 6.50. »

 

Martin Oudet (871 – Vaincre le mélanome), 56e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce jeudi 16 novembre à 10h16’19 » (heure française). Il a mis 18 jours, 20 heures 56 minutes 19 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 30 jours 19 heures 47 minutes 53 secondes.

« J’avais quatre objectifs principaux. Le premier, c’était d’arriver de l’autre côté sur mon bateau et ça, c’est fait. Le deuxième, c’est de ne pas renouveler les problèmes d’énergie que j’avais eu lors de la première étape et ça, c’est fait. Le troisième, c’était de ne pas avoir trop de coups de soleil parce que je suis quand même ambassadeur du cancer de la peau et de la prévention, et ça, ça va. Le quatrième, c’était de ne pas avoir trop de boutons aux fesses et ça, c’est bon ! (Rires) Les deux autres petits bonus, c’était de faire le match avec les copains en régatant au contact mais aussi d’éviter de tout traverser en solitaire du début à la fin mais ça, ça a vite été perdu. Reste que les quatre principaux sont remplis et c’est cool !

En fait, tout s’est passé le quatrième jour, au début des alizés de Mauritanie. Le vent est monté dans les tours jusqu’à 20-25 nœuds. Comme les petits copains partisans de la route sud, j’ai fait mes pillings et mes trucs, puis j’ai passé toute la nuit à barrer parce que mon pilote ne tenait pas. En fin de nuit, alors que je venais de discuter avec Mathilde (de la Giclais) pour avoir quelques conseils, je suis sorti du bateau et je me suis rendu compte que je n’avais plus d’outrigger tribord. J’ai finalement découvert qu’il était sur le côté du bateau en train de taper sur le bordé. Je me suis précipité pour affaler mon spi médium mais un petit nœud s’est créé au niveau de l’amure et c’est bloqué dans un taquet. La voile est donc descendue mais pas tout à fait. Au moment où j’allais tout récupérer, une vague s’est engouffrée et tout est parti dans l’eau. Tout le bateau s’est alors trouvé tiré vers l’arrière par le chalutage et poussé vers l’avant par les voiles, tout ça dans 25 nœuds avec de la mer. C’était vraiment moche. J’ai fait ce que je pouvais pour essayer de sauver le spi. J’ai coupé les trucs qu’il fallait puis j’ai fini par le ressortir après un quart d’heure d’efforts. Malheureusement, je l’ai retrouvé explosé en deux. Là, j’ai eu un petit coup au moral mais j’ai réussi à relativiser et je suis reparti à l’attaque, sous gennak, sauf que quelques heures plus tard, mon bout-dehors s’est fait la malle. A ce moment-là, ça ne fait que cinq jours qu’on est parti.

Je me lance alors dans une première réparation. J’y arrive et je récupère mon gennak sans l’abimer. Je repars mais je change d’option car il n’était plus question d’aller au sud sans spi médium, et je commence mon aventure tout seul. Peu après, j’ai une deuxième casse de mon bout-dehors parce que ma réparation n’était pas assez solide, puis une troisième. A cet instant, franchement, je suis sur le point d’abandonner parce que je ne m’en sors pas, je suis vraiment fatigué, je n’ai plus de spi médium, j’ai perdu ma bosse d’enrouleur…  Bref, je suis épuisé et on est à 1 500 milles de l’arrivée. Je prends contact avec la Direction de course et je lui dis que je suis au bout du rouleau. Elle m’indique qu’un bateau accompagnateur va me rejoindre mais que celui-ci a 100 milles de retard sur moi. Je me repose mais j’ai un peu l’impression de visiter le Titanic tellement mon bateau ressemble à un champ de bataille. Dans le même temps, j’écoute un Podcast qui parle de gens qui ont réussi à survivre à des épreuves difficiles et ça, ça me remotive à fond ! Je me dis que des gars ont vu des trucs 1000 fois pire et ils ont réussi à aller de l’avant. Après avoir dormi, mangé, puis réparé ma sous-barbe avec un bout de ma drisse de solent, je suis retourné sur le pont. J’ai relancé le gennak en l’envoyant comme un spi et hop, c’était reparti !

J’ai ensuite fait les choses les unes après les autres, en faisant de mon mieux à chaque fois. Comme ça, j’ai empilé les jours puis j’ai vu que j’arrivais quand même à rattraper les gens de devant. Ça a vraiment été un morceau de ténacité. Quotidiennement, il y a eu de bonnes galères. Il y a aussi eu des moments super chouettes qui m’ont fait tenir. J’ai mis tout ce que j’avais comme énergie pour que ça aille dans ce sens-là. Les derniers jours ont été vachement plus sympas et la dernière nuit a vraiment été géniale à part le fait que j’ai dû refaire du près pour faire le tour de la zone interdite de Petite Terre. Au final, il y a eu pas mal de péripéties mais finalement des solutions trouvées à chaque fois. Ça permet de voir que c’est possible d’aller au bout d’un projet, même quand on a des galères. Si on prend le temps et qu’on essaie de réfléchir, on peut se rendre compte qu’on a des ressources en nous énormes. Il en reste toujours un peu qu’on peut aller chercher ! Même quand on croit qu’on est cuit, on arrive toujours à trouver de la motivation et de l’élan et ça c’est chouette. C’est une aventure incroyable de traverser un océan entier avec son petit bateau de 6,5 mètres. Cette Mini Transat, c’était un cocktail d’émotions, de moments de détresse et de plein d’autres choses mais la leçon, c’est qu’il faut toujours y croire ! »

 

Peter Gibbons – Neff (837 -Terminal Leave), 28e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce jeudi 16 novembre à 20h’09’22” (heure française). Il a mis 19 jours, 06 heures, 49 minutes 22 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 30 jours 20 heures 55 minutes 25 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« Ça a été long car j’ai tout de même passé presque vingt jours en mer dans cette deuxième étape ! Forcément, je suis très content d’arriver et je le suis d’autant plus que j’ai été contraint de faire escale à Mindelo, à la suite d’un problème de boulons de safran. Lorsque c’est arrivé, il me restait 2 000 milles à parcourir pour rallier la Guadeloupe et il était inenvisageable pour moi de le faire avec un seul safran. La décision de m’arrêter au Cap Vert a rapidement été prise, même si cela me rallongeait nettement la route. J’ai vite compris que je pouvais rapidement trouver une solution. La réparation a d’ailleurs été assez rapide et une fois que tout a été remis en place, j’ai été plus motivé que jamais pour aller au bout. Pour boucler la boucle. Il a évidemment fallu que je me batte mais je n’ai jamais rien lâché. Jusqu’au bout j’ai cherché à faire marcher le bateau au mieux puis à grappiller des places. Ça a été une course différente de celle que j’avais imaginée mais ça a été une expérience. Ce que je retiens après tout ça, c’est « never give up ! » ! Il va sans dire que lorsque j’ai repris la mer après mon pit-stop, mon retard sur le peloton était considérable et moralement, ça n’a pas été facile. J’ai eu des hauts et des bas mais jamais je n’ai baissé les bras. J’ai toujours foncé. Quand j’ai franchi la ligne, je ne sais pas exactement ce que j’ai ressenti. C’était la fin de la course, mais aussi et surtout le point final de trois années de projet. Il y a eu beaucoup d’émotions mêlées mais ça a été un moment très chouette. Je suis heureux d’être là ! »

Olivier Le Goff (599 – Le Don du sang), 58e Série à Saint-François

Le skipper a franchi la ligne d’arrivée de la 2e étape de La Boulangère Mini Transat ce jeudi 16 novembre à 22h34’30 » (heure française). Il a mis 19 jours, 09 heures 14 minutes 30 secondes pour boucler cette deuxième étape. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 31 jours 14 heures 52 minutes 58 secondes.

Arrivée Etape 2 – Saint-François (GUADELOUPE – FR)

« Le projet, c’était d’arriver au bout de l’aventure et donc au bout de la course. J’aurais bien voulu ne pas finir dernier mais c’est comme ça. Je crois que je suis abonné aux dernières places ! (Rires) J’ai beaucoup aimé les premiers et les derniers jours mais au milieu ça a été très long. Quand il reste 1 800 milles au compteur qu’on avance qu’à 5 ou 6 nœuds, on se dit qu’on n’y arrivera jamais. C’était un peu frustrant parce que j’ai pu goûter un peu les alizés au départ et j’ai pu voir qu’il y avait tout ce qu’il fallait pour s’amuser, mais je n’avais plus de toile à envoyer.

Je suis parti de La Palma avec un spi médium qui était déjà bien abimé. Je n’avais pas pu le faire réparer sur place donc j’avais tenté de le faire moi-même mais c’était un peu de la bricole. J’avais croisé les doigts pour que ce ne soit que du spi max. Quand les alizés sont arrivés, je pensais que ça passerait même s’ils étaient un peu forts, et je me suis un peu entêté car j’étais content de ne pas être dernier et je voulais garder le rythme or il y avait trop de vent et il s’est ouvert en deux. La veille, j’avais explosé mon médium. Je me suis donc retrouvé sans spi.

Après, j’étais un peu dégouté. Je n’ai pas regardé mes spis pendant une semaine puis j’ai commencé à regarder les sacs quand même. Je n’avais clairement pas assez de matériel pour réparer le plus grand, mais sur le médium, j’avais dix mètres de déchirure et c’était jouable. J’ai donc regardé tout ce que j’avais comme scotch. Il se trouve que j’avais six mètres de scotch à spi et du Grey Tape. J’ai fait ce que j’ai pu avec ce que j’avais. Par-dessus, j’ai fait de la couture et ça a tenu. Lors des deux derniers jours, j’avais donc un spi ! J’étais sûr que ça allait s’ouvrir direct, mais en fait non. J’ai toutefois dû reréparer hier avec le denier bout de Grey tape qui me restait, mais ça l’a fait jusqu’à la ligne d’arrivée !

Comment j’ai vécu la solitude pendant ces vingt jours de mer ? J’ai pris les choses jour après jour. L’avantage de ne pas avoir trop de toile, c’est que je pouvais faire des grosses nuits. Je dormais bien mais j’ai quand même commencé à compter le temps au bout d’un moment. Depuis une semaine, je savais que j’arriverais aujourd’hui car je faisais à peu près 150 milles par 24 heures. Ça me fait bizarre malgré tout. Je suis un peu déçu parce que j’aurais bien voulu ne pas être dernier. J’ai l’impression que je me bats comme les autres et que j’aurais pu, avec des armes intactes, finir un peu mieux que ça. A la fin, j’avais une espèce d’étonnement de voir la terre de ce côté-ci de l’Atlantique ! J’ai eu l’impression de découvrir l’Amérique ! (Rires)

Les images fortes de cette transat ? Les grains. Je ne m’attendais pas à ce qu’ils soient forts. Le premier que j’ai pris m’a suivi pendant un moment. Il a fallu que j’arrête d’empanner pour m’en sortir ! (Rires) Il y a une nuit où j’en ai pris huit d’affilée ! Une fois que je n’avais plus de spi, je pensais que ce serait une promenade de santé mais c’est resté compliqué. A un moment, j’ai croisé Peter (Gibbons-Neff). On s’est remotivés mutuellement pour finir et c’était chouette. Je suis content d’avoir pu terminer en reprofitant des alizés et en me refaisant plaisir. C’est dur de se rendre compte mais on a traversé l’Atlantique quand même ! »